NETTALI.COM - L’ambassadeur de la Russie au Sénégal a, ce jeudi, fait face à la presse sénégalaise pour se prononcer sur le conflit opposant son pays à l’Ukraine. Les objectifs de l’opération militaire en passant par les sanctions et la neutralité du Sénégal, Dmitry Kourakov n’a rien laissé.

D’emblée, l’Ambassadeur a rappelé que les objectifs de l'opération militaire spéciale sont la démilitarisation et la dénazification de l'Ukraine, la protection de la population de Donbass ainsi que de la Fédération de Russie de la menace militaire imposée par les pays de l'OTAN. Lesquels, d’après lui, tentent d'utiliser le territoire ukrainien pour créer une tête de pont contre la Russie. «L'armée russe ne lance pas de frappes de missiles, d'avions et d'artillerie contre les civils pacifiques », a fait savoir l’ambassadeur. Mieux, il signale que la menace dont les civils ukrainiens font face aujourd'hui ne vient pas de l'armée russe mais du régime de Kiev qui, fait-il remarquer, « a fait régner la terreur sur ses concitoyens, et des "bataillons des nationalistes" qu'il ne contrôle pas ».

Pis, l’ambassadeur d’ajouter que les ultranationalistes placent des chars, de l'artillerie et des lance-roquettes multiples devant les jardins d'enfants, les écoles et les hôpitaux installent des positions de tir sur les toits des immeubles d'habitation et se cachent derrière des femmes et des enfants. « Des criminels ont été libérés des prisons ukrainiennes. La décision criminelle du régime de Kiev a été de remettre des dizaines de milliers d'armes à feu aux premières personnes venues. Des bandes armées de maraudeurs et de voleurs sévissent actuellement dans les villes d'Ukraine. Les bandits tirent sur les citoyens ordinaires sans avertissement », a dénoncé le diplomate.

Évoquant les sanctions européennes et américaines, l’ambassadeur souligne que la Banque de Russie et le Gouvernement russe vont apporter toute l'assistance nécessaire aux banques sanctionnées par « les États occidentaux », notamment aux deux plus grandes banques du pays, VTB et Sberbank. « Toutes les opérations de ces banques en roubles seront effectuées et les services appropriés seront fournis à tous les clients comme d'habitude. Tous les moyens des clients en devises étrangères ont également été préservés », rassure-t-il avant de faire savoir que la Russie ne restera pas les bras croisés face aux sanctions prises contre elle. « Les actions de l'UE ne resteront pas sans réponse ferme. Le décret présidentiel est signé le 8 mars par lequel la décision est prise de sanctionner les exportations et les importations de certains produits avec les pays qui ont imposé les sanctions contre la Russie », déclare-t-il. En outre, renchérit-il : « la Russie continuera d'assurer la mise en œuvre d'intérêts nationaux vitaux sans tenir compte des sanctions ou des menaces. Les pays occidentaux doivent enfin comprendre que leur domination sans partage dans l'économie mondiale est une chose du passé ».

Cependant, l’Ambassadeur reconnait que la Russie est ouverte au dialogue avec la partie ukrainienne, ainsi qu'avec tous ceux qui veulent la paix en Ukraine mais à condition que toutes les exigences russes soient satisfaites. Il est nécessaire, à son avis, d'assurer les intérêts sécuritaires légitimes de la Russie. Il s'agit du statut neutre et exempt de nucléaire de l'Ukraine avec la démilitarisation obligatoire du pays, ainsi que de la dénazification de l'État ukrainien, de la reconnaissance de l'affiliation russe à la Crimée, de la souveraineté de la République populaire de Donetsk et la République populaire de Lougansk à l'intérieur des frontières administratives des régions de Donetsk et de Lougansk.

Par ailleurs, l’ambassadeur a salué la position de neutralité adoptée par le président Macky Sall dans ce conflit avant d’inviter les autres États à suivre l’exemple du Sénégal. Avec cette guerre, beaucoup ont agité la hausse probable du prix du pain du fait que la Russie est le premier pays exportateur de Blé dans le monde et au Sénégal.

Interpellé sur la question, l’ambassadeur indique que les prix de plusieurs produits ont commencé à flamber. « Cela n’est pas de notre faute parce que nous avons réduit les taxes d’exportations mais cela n’aura pas l’effet escompté. Les prix de plusieurs produits comme le gaz et le pétrole ont été majorés et naturellement le prix du pain pourrait augmenter. Ce qui peut régler le problème, c’est de renoncer à toutes les sanctions », dit-il.