NETTALLI.COM- Même si l'on ne peut pas les guérir à 100%, les maladies neuro-dégénératives comme l’Alzheimer, appelées « nakh » peuvent être soignées. Mais, le diagnostic tardif réduit les chances des patients. Le constat est du neurologue, Dr Maouly Fall, par ailleurs président de la Commission d’organisation du quatrième congrès de neurologie.

Le quatrième congrès de neurologie s’est ouvert à Dakar. Les maladies neuro-dégénératives sont au cœur des débats. Il s’agit notamment des démences dont les plus connues sont la maladie d’Alzheimer qui se manifeste par des oublis et la maladie de Parkinson. Ces pathologies appelées « nakh » et qui affectent généralement les personnes âgées, constituent un problème de santé publique, d’après le Professeur Moustapha Ndiaye, le président de l’Association sénégalaise de neurologie. « Au-delà de la personne malade, c’est toute une  famille, tout un  entourage qui souffre. Car imaginez une personne  qui n’est plus en capacité, qui n’a plus ses capacités cognitives, qui n’a plus sa mémoire, qui n’a plus son autonomie, cela a un impact sur la famille, sur l’entourage et cela a un coût humain, social  et économique », argue le neurologue qui déplore la méconnaissance et la non prise en charge de ces maladies.

Or, selon Dr Maouly Fall, « outre le volet médical, il y a également un volet non médicamenteux, notamment le rôle de la famille qui est vraiment appréciée dans la prise en charge de ces maladies. » En effet, le neurologue souligne pour le déplorer que « ce n’est pas un traitement facile d’autant plus que ce sont des maladies qu’on ne peut pas guérir à 100% mais qu’on peut soigner. »

« C’est dire qu’on peut accompagner ces malades pour leur rendre une meilleure qualité de vie », dit-il tout en dénonçant le défaut de diagnostic. « Nous avons constaté que le diagnostic de ces maladies se fait tardivement. Cela ne favorise pas la prise en charge de ces maladies », relève Dr Fall.

Toutefois, le neurologue indique que pour les démences, le taux de prévalence n’est pas très élevé et que des jeunes peuvent être affectés. « La prévalence peut tourner jusqu’à 2% dans la population globale. Ce sont des maladies des sujets âgés. Mais il y a des sujets jeunes qui peuvent être affectés notamment des sujets de 40 ans. Mais la prévalence est maximale chez les sujets âgés, c’est-à-dire ceux qui ont plus de 60 ans. Si la prise en charge  n’est pas prise très tôt, la maladie va évoluer jusqu’à entrainer des paralysies et le malade peut rester clouer au lit pendant longtemps. Il peut aller jusqu’à avoir des troubles respiratoires. Il peut aller jusqu’à ne plus vouloir vivre dans sa maison parce que son interaction, son jugement et sa reconnaissance sont altérés. »

Face à l’incurabilité, Pr Moustapha Ndiaye invite les autorités à prendre les mesures appropriées et a lancé un appel à la recherche.