NETTALI.COM - Le Sénégal tolère beaucoup à Salif Sadio, chef du Mouvement des forces démocratiques de Casamance. C’est ce que semble dire l’ancien chef d’état-major général de l’armée, Mamadou Mansour Seck qui estime qu’il est inacceptable que ce dernier puisse s’exprimer comme il veut sur le territoire sénégalais.

Le général Mamadou Mansour Seck, ancien d’état-major des armées, s’est prononcé sur les derniers affrontements entre des militaires sénégalais et les rebelles du Mouvement des forces démocratiques de Casamance (MDFC) dans le cadre d'une action de sécurisation et de lutte contre les trafics illicites, notamment contre l'exploitation criminelle du bois sur la frange frontalière avec la Gambie. Des affrontements qui ont occasionné la mort de quatre soldats sénégalais ainsi que la prise en otage de sept autres.  « Quand une affaire comme ça est en cours et qu'il y a des vies humaines en jeu, je préfère ne rien dire », a d’emblée soutenu l’invité du Jury du dimanche.

Il poursuit : « la seule chose que je vais dire c'est, j'ai une confiance complète en nos troupes ». Selon lui, la Casamance n'est ni en guerre, ni en paix. Car, d’après son constat, dans le MFDC, il y a des gens qui veulent la paix et d'autres qui ne la veulent pas.  Mais, martèle-t-il fermement : « la souveraineté nationale n'est pas négociable. On a eu le plaisir de voir, il y a quelques mois, l'opération de ratissage, de pacification qui a donné des résultats avec des villageois qui sont revenus. Et je pense qu'aussi le MFDC pour montrer sa bonne volonté devrait enlever ses mines. Parce que ce sont des paysans, des indigènes du coin à qui ça empêche d'aller aux champs ».

« La souveraineté nationale n’est pas négociable »

Poursuivant son argumentaire, il renseigne : « Salif Sadio, je ne sais pas où le situer. Mais le fait qu'il puisse s'exprimer à l'intérieur du territoire sénégalais en parlant d'indépendance veut dire qu'il y a une tolérance que tout le monde n'accepte pas. Et j'en fais partie. Je n'accepte pas qu'il puisse s'exprimer comme il veut sur le territoire sénégalais. Je préfère ne pas écouter les conditions posées par Salif Sadio. Comme j'ai dit, la souveraineté nationale n'est pas négociable ».

A la question de savoir si l’armée sénégalaise est suffisamment outillée pour faire face, il rétorque : « D'abord on a une armée républicaine. C'est vrai que rien n'est parfait dans le monde mais je pense que ce problème de la frontière a toujours existé parce que nous sommes républicains. Maintenant que cette mission de la CEDEAO existe et l'amitié entre Barrow et Macky Sall peut amener à trouver une solution définitive. Cette histoire de trafic de bois enrichit les gens et, à côté, elle détruit l’environnement. La verte Casamance est en train de disparaître. Il faut fermer la porte aux Chinois et aux Indiens. Du point de vue diplomatique, il y a quelque chose à faire ».

De l’avis du général Mouhamadou Mansour Seck, la circulation des armes est un grand problème parce que toutes les frontières sont poreuses. « La Guinée Bissau par exemple est une passoire, un pays de transit », regrette-t-il.

Relativement aux solutions qui doivent être trouvées pour apporter la paix définitive en Casamance, il signale que les différents chefs d’Etat ont consenti beaucoup d’efforts dans cette région sud mais, pense-t-il  : « ce sont les Casamançais eux-mêmes qui doivent montrer que cette paix là c'est d'abord pour leur bien. Le Sénégal a montré son besoin de développement de toutes les régions y compris la Casamance. Et le président actuel l'a montré plusieurs fois. Le préalable de paix ce n'est pas seulement les fusils. C'est dans la mentalité. On doit leur faire comprendre qu'ils ont besoin de cette paix pour aller de l'avant ».