NETTALI.COM - C'est finalement ce mercredi que Dieynaba Ndiaye a été conduite au parquet par la gendarmerie de Keur Massar. Elle est poursuivie pour complicité d'incendie criminel, association de malfaiteurs, mise en danger de la vie d'autrui et menaces de mort.
Cueillie le jour du vote dimanche dernier, entendue à la gendarmerie de Keur Massar, Dieynaba Ndiaye avait été libérée le même jour avec toutefois l'obligation de se mettre à la disposition de la Justice à chaque fois que de besoin. Convoquée pour la troisième fois, lundi dernier, elle a été arrêtée et placée en garde à vue dans les locaux de la gendarmerie de Keur Massar. Et cette fois-ci, elle n'est pas ressortie libre.
Ainsi désormais, c'est au parquet que cette ex-militante du Pds qui a claqué la porte des Bleus pour mettre sur pied son propre mouvement politique, va s'expliquer sur l'incendie criminel survenu dans la nuit du mercredi 19 au jeudi 20 janvier au quartier Kawsara de Keur Massar. Un incendie né des rivalités entre le camp de Dieynaba Ndiaye qui a rejoint le mouvement Gueum Sa Bopp, et la coalition Benno bokk yakaar de Keur Massar Nord contrôlée par le ministre du Commerce Aminata Assom Diatta.
En effet, au plus fort des rivalités, Dieynaba Ndiaye, mécontente de voir une de ses voisines du nom de Déoulé Ndiaye rejoindre le camp adverse, l'avait vertement tancée avant de la menacer de mort. Des menaces à peine voilées que des jeunes vont tenter d'exécuter dans la matinée du mercredi 19 janvier en s'acharnant violemment sur la dame Déoulé Ndiaye qui s'est retrouvée avec des luxations du bras et au poignet. Ce n'est pas tout, car dans la nuit de ce même jour du mercredi, des pyromanes ont incendié le domicile de Déoulé, brûlant grièvement son époux Amadou Sall et son petit-fils de trois ans, T. Sall. Tous les deux (le petit-fils brûlé au troisième degré) sont internés au service de réanimation à l'hôpital Principal de Dakar.
Présumée commanditaire, elle a toujours nié les faits
Présumée commanditaire, notamment après les audios qui ont circulé à Keur Massar, dans lesquels elle menace de réduire Assom Diatta en cendres, et surtout après les témoignages d'individus présents au Thé-débat au cours duquel elle avait menacé de s'en prendre physiquement à Déoulé Ndiaye, Dieynaba Ndiaye a toujours nié les faits. Toutefois, beaucoup trop d'indices ont été réunis à son encontre. Dans l'enquête, il a été respectivement retenu contre elle : les menaces de mort proférées à l'endroit de Déoulé qui a déposé une plainte au lendemain de l'incendie, la mise en danger de la vie d'autrui, l'association de malfaiteurs et enfin la complicité d'incendie criminel.
«Je n'avais pas pris la fuite, j'étais à l'hôpital au chevet de ma fille»
Dès les premières heures qui ont suivi l'incendie criminel au domicile de Déoulé Ndiaye au quartier Kawsara de Keur Massar-Nord, tous les regards s'étaient tournés vers Dieynaba Ndiaye, présentée comme commanditaire. Convoquée, puis entendue à la gendarmerie de Keur Massar, Dieynaba Ndiaye avait subitement disparu à sa sortie de la brigade. Devenue injoignable et introuvable, malgré l'invite de la gendarmerie à rester à disposition, elle a été ainsi traquée pendant plusieurs jours avant d'être cueillie le jour du scrutin à sa sortie du centre de vote.
Face aux enquêteurs, elle a nié s’être enfuie. «J'étais à l'hôpital au chevet de ma fille et la batterie de mon téléphone s'était déchargée», avait-elle servi aux enquêteurs. Jusque-là, aucun des individus qui ont mis le feu au domicile de Déoulé Ndiaye et qui sont présentés comme des proches de Dieynaba Ndiaye, n’a été interpellé. Ils sont tous en fuite.
Acheminée ce mercredi matin au parquet, Dieynaba Ndiaye voit ainsi son sort lié à l'appréciation du juge.