NETTALI.COM - 2 ans de prison ferme, c’est la peine qu’encourt le chef religieux Souhaibou Mané, attrait à la barre par son ex épouse pour atteinte à la vie privée d’autrui et diffusion de données personnelles. Il sera fixé sur son sort le 28 décembre 2021.

Le guide religieux Souhaibou Mané est dans de sales draps. Il doit être en train de regretter l’acte qu’il a posé suite à sa séparation avec sa femme. En voulant récupérer son enfant des mains de celle-ci, il n’a pas utilisé la voie judiciaire. Il a tout bonnement décidé de jeter le discrédit sur la femme en balançant les vidéos de leurs ébats sexuels sur les réseaux sociaux. Ainsi, pour mettre un terme aux agissements de son ex mari, la dame I. Dieye saisit la justice. Selon elle, l’acte commis par son mari, lui a coûté sa réputation et sa carrière musicale.

Face au juge du tribunal des flagrants délits de Dakar, elle renseigne que ce n’est pas la première fois qu’elle attrait à la barre cet homme qui fut son époux. A l’en croire, celui-ci a toujours utilisé la méthode forte pour la nuire. « Je l’avais amené ici, car il m’avait battu jusqu’à causer mon avortement. Cette fois-ci, il a menacé de ternir mon image, en divulguant les vidéos de notre intimité. D’ailleurs pour me montrer qu’il est sérieux, il a fait une capture d’une des vidéos qu’il détient et me l’a envoyée. Plus grave il a envoyé une conversation entre une ami et moi à mon frère », a relaté la plaignante.

Avec dégoût, elle martèle : « toute cette animosité car j’ai refusé que mon fils habite chez lui ». Artiste chanteuse, la partie civile renseigne également qu’elle a été contrainte de fermer sa chaîne YouTube car elle a reçu des messages désobligeants à son encontre. « On m’a traité de prostituée en menaçant de publier les vidéos obscènes. Et je désigne Souhaibou comme étant à l’origine de ces commentaires », lance-t-elle amèrement.

Poursuivi pour atteinte à la vie privée d’autrui et diffusion d’images à caractère obscène, Souhaibou Mané même s’il ne reconnaît pas tout à fait les chefs qui lui sont reprochés, dit regretter son acte. Après avoir reconnu qu’il détenait les images obscènes de son ex femme et l’audio, il affirme qu’il n’avait pas l’intention de porter atteinte à son honneur. « Je ne savais pas que le fait d’avoir envoyé le message vocal au frère de mon ex épouse constitue un délit. S’agissant de la vidéo je ne l’ai envoyée qu’à un ami », a-t-il soutenu. « En tant que chef religieux, devrais-tu garder de telles images ? », lui a demandé le substitut du procureur de la République. D’une voix hésitante, l’homme rétorque que non.

Après la plaignante qui a réclamé la somme de 5 millions de francs CFA en guise de dédommagement, le représentant du ministère public a requis 2 ans d’emprisonnement dont six mois ferme contre Souhaibou Mané. A cause de la récurrence de tels faits dans la société sénégalaise, le maître des poursuites a invité le tribunal à être plus sévère vis-à-vis de ces personnes qui selon lui ternissent à jamais l’image de leurs victimes.

L’avocat de la défense, compte tenu du mea-culpa de son client à la barre, a sollicité une application bienveillante de la loi pénale. Celui-ci sera édifié sur son sort le 28 décembre prochain.

Le délibéré étant fixé à cette date, le prévenu retourne en prison où il séjourne depuis quelque temps