NETTALI.COM - Sur la question du gaz, le président de la République, Macky Sall, semble seul dans sa croisade contre l’arrêt des financements des projets gaziers. Hier encore, il a réitéré son désaccord, devant les présidents chinois, égyptien, sud-africain, entre autres. Lesquels semblaient, quant à eux, avoir d’autres priorités.

Macky Sall tient à son gaz. Il ne rate plus aucun grand rendez-vous pour poser le débat, appeler les grandes puissances à ne pas mettre en application, dans le court et moyen terme, leurs décisions d’arrêter les financements pour le développement des projets gaziers.

Après son cri du cœur lors de la dernière Assemblée générale des Nations Unies, renouvelé à l’audience qu’il a accordée récemment au secrétaire d’Etat américain, le président de la République sénégalais a remis ça, hier, à l’occasion de la cérémonie d’ouverture de la 8e Conférence ministérielle du Forum sur la coopération sino-africaine (Focac). En des propos repris par Enquête ce mardi, il peste : “Quelques jours après la clôture de la Cop26, je dois également attirer l’attention de notre forum sur l’engagement pris par certains pays d’arrêter les financements à l’étranger des énergies fossiles, y compris la filière gaz, alors même que d’autres sources d’énergie plus polluantes continuent…’’ A en croire le président Macky Sall, cette décision prendrait les allures d’une politique de deux poids, deux mesures, car pendant que le gaz est indésirable, des énergies plus polluantes continuent d’être développées. Il ajoute : “Au moment où plusieurs pays africains s’apprêtent à exploiter leurs importantes ressources gazières, l’arrêt des financements de la filière, sous prétexte que le gaz est une énergie fossile, sans tenir compte du fait qu’il est aussi et surtout une énergie propre, porterait un coup fatal à nos efforts d’émergence.’’.

Bloquer la filière gazière, selon le coprésident du Focac, c’est ajouter une grande injustice économique à l’injustice climatique que l’Afrique subit plus que tous les autres continents .Et d’insister : “J’appelle tous nos pays à œuvrer ensemble pour le maintien des mécanismes de financement du gaz comme énergie de transition.’’

Mais pourquoi ces plaidoyers répétitifs et inlassables du président Sall sur la scène internationale, après la signature de l’accord de Paris ? Y a-t-il des menaces sur le développement du projet GTA, en phase de finalisation ? Directeur de la Communication et des Relations publiques de Petrosen, Bachir Dramé relativise : “En réalité, ce qu’il faut aussi préciser, c’est que le président de la République parle surtout au nomde l’Afrique. Le Sénégal n’est pas immédiatement concerné par ces mesures. Nos projets de financement sont bouclés ; nous sommes en phase de développement. Mais c’est dans le futur. Et le président de la République plaide plus pour l’Afrique que pour le Sénégal, car le continent regorge de ressources inestimables.’’

Pour l’expert pétrolier, l’Afrique fonde beaucoup d’espoir sur les énergies fossiles, particulièrement le gaz. “Les pays développés se sont industrialisés grâce à ces énergies. Nous, nous sommes en plein dans le processus d’industrialisation de nos pays. Il est tout à fait légitime de vouloir exploiter nos ressources, d’en tirer le maximum de revenus, pour pouvoir accélérer l’émergence de nos pays’’, a-t-il justifié.