NETTALI.COM - Après avoir fait tomber Kilifeu dans l’affaire des trafics présumés de visas et de passeports diplomatiques, le nommé Thier, de son vrai nom Amadou ThiernoDiallo, a cité, dans le dossier, d’autres rappeurs, dont Simon et Thiate.

L’affaire Kilifeu contre Thier est loin de révéler tous ses secrets. Alors qu’on croyait que le ‘’Bourreau’’, de son vrai nom Amadou Thierno Diallo, avait épuisé ses cartouches en dévoilant des vidéos explosives, voilà qu’il dégaine encore contre des figures du mouvement Y en a marre. Cette fois, rapporte le journal EnQuête, c’est Simon et Thiate qui sont invités dans la cause. Mais pour des motifs bien différents de ceux invoqués contre leur compagnon de guerre. A Simon, il est, en effet, reproché d’avoir ‘’loué son passeport français plusieurs fois à Thier, moyennant des sommes variant entre 2 millions FCFA et 3 millions de francs CFA. Quant à Thiate, de son vrai nom Cyril Touré, il est désigné comme celui qui a facilité les rapports entre Thier et Simon, pour faciliter le ‘deal’.

A en croire les informations glanées par le journal, il y aurait même d’autres vidéos, dans lesquelles un autre nom a été avancé. Il s’agit d’un certain Moussa, qui serait, selon les sources de Enquête, au cœur du dispositif de confection des passeports diplomatiques, moyennant la rondelette somme de 5 millions de francs CFA. ‘’Kilifeu l’appelle via WhatsApp dans ces vidéos’’, a confié M. Diallo. Ayant mordu à l’hameçon, Thier avait d’ailleurs commandé un de ces précieux sésames. Il avait même déjà donné 3 millions comme avance à Kilifeu. Aux trousses de Moussa, présumé cerveau S’il avait, dans un premier temps, essayé, à travers une sortie médiatique, de nier les faits, devant les enquêteurs, Kilifeu a reconnu l’essentiel de l’accusation, y compris le paiement de la commission.

Néanmoins, il a réaffirmé avoir voulu aider son ‘’ami’’, en l’occurrence Amadou Thierno Diallo. En ce qui concerne le fameux Moussa, qui serait au cœur du dispositif de confection des passeports diplomatiques, le rappeur a prétendu, selon nos informations, que c’est une connaissance fortuite et il ne se rappellerait même plus du nom. Outre les rappeurs et le sieur Moussa, on fait également état de l’implication de deux députés, ainsi que d’une ‘’journaliste’’ du nom de L. T. S. Cette dernière est accusée d’avoir reçu de l’argent de la présidence, au nom et pour le compte d’un ancien ministre. De l’argent accordé sur la base d’une fausse demande introduite à la présidence. Qui est l’auteur de cette demande ? Comment la ‘’journaliste’’ a pu récupérer les fonds ? Son audition permettra sans nul doute d’éclairer la lanterne des Sénégalais. Tout ce beau monde va devoir, en effet, passer devant la Division des investigations criminelles, si l’on en croit des sources judiciaires, malgré le lobbying intense des députés. Selon nos informations, pour le moment, dans l’affaire Kilifeu, les enquêteurs semblent privilégier la piste de l’escroquerie.

Arrêté dans le cadre d’une vaste opération de démantèlement d’un réseau de trafic de passeports diplomatiques et de visas, Kilifeu a été placé, avant-hier, en position de garde à vue, pour les nécessités de l'enquête. Il faut rappeler que le problème de trafic de passeports est loin d’être une nouveauté au Sénégal. Plusieurs fois, le président de la République, lui-même, est monté au créneau pour demander qu’on y mette de l’ordre. D’ailleurs, c’est la rhétorique qui était à la base des nouveaux passeports diplomatiques, estimés plus sécurisés. Ce qui n’a nullement découragé les faussaires.

Autrefois très prisés pour les nombreux avantages qu’ils offraient, ces titres particuliers ont aujourd’hui perdu de leur superbe. En juillet 2018, le Parlement européen avait même envisagé de supprimer les avantages liés à ces types de passeport sénégalais. Le projet béni par la France avait été bloqué par l’Espagne et cela avait, à l’époque, défrayé la chronique. Raison pour laquelle, dès sa réélection en 2019, le Président Sall s’est à nouveau attaqué au problème. Mais, apparemment, malgré les promesses, malgré les réformes intervenues, des faussaires continuent de passer entre les mailles.