NETTALI.COM - L’ancien chef d’Etat, âgé de 79 ans, a été condamné mardi à quinze mois de prison pour avoir à plusieurs reprises refusé de témoigner dans le cadre d’enquêtes pour corruption d’Etat.

L’ancien président sud-africain Jacob Zuma a demandé, vendredi 2 juillet, à la Cour constitutionnelle, qui l’a condamné, mardi, à de la prison ferme pour outrage, de revenir sur sa décision.

L’ancien chef d’Etat, âgé de 79 ans, a en effet été condamné à quinze mois de prison par la plus haute juridiction du pays, pour avoir à plusieurs reprises refusé de témoigner dans le cadre d’enquêtes pour corruption d’Etat. Cette décision, historique, ne peut pas faire l’objet d’un appel. Dans un document adressé à la Cour, Jacob Zuma demande donc que la décision soit « reconsidérée et annulée ».

Le jugement prévoit que si M. Zuma ne se rend pas lui-même dans un commissariat dimanche au plus tard, la police pourra venir l’arrêter pour le conduire en prison, où il purgera sa peine. L’ancien chef d’Etat a également demandé à un tribunal du KwaZulu-Natal, où il réside, une suspension de ce délai.

Une « punition cruelle et dégradante » selon Jacob Zuma

Vendredi, une centaine de personnes étaient rassemblées devant sa résidence. « Nous ne permettrons pas que le président Zuma aille en prison », a martelé Carl Niehaus, un proche et ancien porte-parole du parti historique au pouvoir, le Congrès national africain (ANC). Des vétérans du bras armé de l’ANC, Umkhonto we Sizwe, fidèles soutiens de Zuma, étaient également postés dans des tentes autour de son domicile.

Invoquant son « état de santé instable » et « une décision de l’incarcérer qui menace sa vie physique », M. Zuma remet en question, dans son recours, la « punition cruelle et dégradante » du jugement comme étant inappropriée pour des faits d’outrage à la justice. L’ancien chef d’Etat « invite la Cour à revoir sa décision et à simplement réévaluer si elle a agi dans le cadre de la Constitution ou si elle a outrepassé les pouvoirs qui lui sont conférés ».

Jacob Zuma est accusé d’avoir pillé l’argent public pendant ses neuf années au pouvoir. Englué dans les scandales, il avait été poussé à la démission. Depuis la création en 2018 d’une commission d’enquête sur la corruption d’Etat, l’ex-président, déjà mis en cause par une quarantaine de témoignages, multiplie les manœuvres pour éviter d’avoir à s’expliquer.

Cyril Ramaphosa contre la corruption

Certains craignent aussi que la condamnation de l’ancien président n’engendre une grave crise politique au sein de l’ANC, déjà miné par une guerre de factions. L’ancien chef d’Etat y compte encore de fidèles soutiens opposés à l’actuel président. Successeur de M. Zuma, Cyril Ramaphosa a fait de la lutte contre la corruption un cheval de bataille, mais il a lui-même été appelé à témoigner devant la commission.

Jacob Zuma est également jugé pour une affaire de pots-de-vin de plus de vingt ans. Il est accusé d’avoir empoché plus de 4 millions de rands (soit 235 000 euros) du français Thales, qui était l’une des entreprises attributaires d’un juteux contrat d’armement d’une valeur globale d’environ 2,8 milliards d’euros.

Avec AFP