NETTALI.COM-La Commission nationale de concertation sur le croissant lunaire (Conacoc) est au bord de l’implosion. Deux des trois coordonnateurs sont de nouveau à couteaux tirés. L’une des parties brandit même la menace d’ester en justice pour faux et usage de faux et escroquerie.

La Commission nationale de concertation sur le croissant lunaire (Conacoc) continue de naviguer en eaux troubles. Les inimitiés sont telles que la moindre étincelle donne lieu à un brasier. C’est le cas, présentement, depuis la tenue d’un séminaire organisé par l’un des trois coordonnateurs, au nom de la structure, sans en aviser ses pairs. En effet, après le décès de Mourchid Iyane Thiam, le ministre de l’Intérieur, Antoine Félix Diome, avait eu l’heureuse idée de rassembler toutes les tendances, principalement celle de l’imam El Hadj Oumar Diène et de l’imam Bouchra Dièye, qui se disputent l’héritage du défunt coordonnateur. La rencontre avait accouché d’une solution transitoire. Il avait été ainsi décidé de mettre sur pied un comité de pilotage dirigé par trois coordonnateurs, le temps de trouver une solution définitive à cette crise.

Ce consensus a été violé, si l’on en croit l’imam Diène. Il fulmine : “Nous dénonçons les agissements de Bouchra Dièye, un des coordonnateurs du comité de pilotage, qui a pris l’initiative d’organiser un séminaire, le 2 mai dernier, au lac Rose, au nom de la Conacoc, après que le ministre a mis sur pied un comité dirigé par trois coordonnateurs. Ceci est, à notre regard, une violation flagrante des règlements dudit comité. Plus grave encore, il a utilisé un cachet et une signature se déclarant comme le coordonnateur général de la Conacoc. Ce qui est tout à fait faux et que nous dénonçons fermement’’.

Le secrétaire général des imams et oulémas du Sénégal annonce avoir saisi le Cadre unitaire qui pilote les négociations au niveau du ministère de l’Intérieur. “ Aujourd’hui, nous avons décidé de saisir la presse, pour informer l’opinion de ce qui se passe et nous n’excluons pas de porter plainte au niveau du procureur de la République pour faux et usage de faux et escroquerie. Nous dégageons entièrement notre responsabilité sur tous ses agissements qu’il est en train de mener sous le manteau de la Conacoc. De tels agissements ne datent pas d’aujourd’hui. Il l’avait fait, à l’entame du mois de ramadan, en utilisant le canal de la RTS pour déclarer qu’il est le coordonnateur. Ce que les autorités de la RTS avaient fermement condamné devant l’assistance’’, dénonce l’imam.

Imam Bouchra Dièye : “… J’ai impliqué la commission’’

Joint par“EnQuête’’, l’imam Bouchra Dièye a soutenu qu’il avait invité tout le monde. Que ceux qui étaient intéressés par la rencontre qui parlait de l’islam sont venus y prendre part. “Des invitations avaient été envoyées partout. Les médias sont venus et ont fait des comptes-rendus. Ceux qui ne veulent pas venir, on n’y peut rien du tout. Nous n’avions rien à cacher. Il faut que les musulmans sachent que la mission de la commission n’est pas uniquement de scruter le ciel, mais de discuter des questions qui tournent autour de la lune et dans tous ses plans. Le but de la commission est d’unifier les deux fêtes musulmanes. Ce qui n’est pas le cas chez nous. Il (imam Diène) ne peut exclure personne de la commission, car il est membre comme tout le monde. Seuls tous les membres de la commission peuvent le faire. Et puis, nous, on n’a fait rien de mal. Nous avions organisé un panel pour parler de la connaissance en islam. Peut-être qu’il n’est pas intéressé par cela. Nous avons regroupé de grands savants de la religion musulmane pour parler de sujets qui tournent autour de la question des fêtes en islam, qui ne sont presque jamais faites dans l’union’’, explique M.Dièye.

Le religieux est d’avis que l’objectif recherché par l’islam, à travers ses fêtes, est l’union des musulmans, le fait d’aller prier ensemble, de porter de jolies tenues. Ainsi, tout le monde saura que ce jour est une fête pour les musulmans. C’est ce qui symbolise une fête, à ses yeux. “Il y a aussi le fait que, sur le plan social et économique, une fête dans la dispersion ne bénéficie à personne. Que ce soit du côté de la population comme des dirigeants. Voilà, nous parlions, dans ce panel, de toutes ces questions, en se basant sur les connaissances religieuses, les textes, pour trouver définitivement une solution. J’ai utilisé le cachet que j’avais, celui de la commission. Ceci ne dit point que j’ai fait cavalier seul ; au contraire ! J’ai impliqué la commission. Une chose que je juge normale, vu que nous parlions de connaissances en l’islam’’, conclut l’imam Bouchra Dièye au bout du fil