NETTALI.COM-La chambre criminelle d’appel a jugé, ce lundi 26 avril 2021, le jeune Saer Kébé, pour apologie du terrorisme, acte de terrorisme et menace de terrorisme. Le juge a, après délibéré, confirmé la peine de la première instance.
Arrêté en 2014 pour apologie au terrorisme, acte de terrorisme et menace de terrorisme, Saer Kébé, a été, après 4 ans de détention préventive, condamné à 3 mois avec sursis pour menace de terrorisme. Insatisfait de cette décision, le parquet avait interjeté appel et le jeune étudiant en Administration des Affaires, a comparu, devant la barre de la chambre criminelle d’appel pour répondre des chefs d’inculpation.
Des faits qu’il a battus en brèche même s’il reconnait être l’auteur des publications sur sa page Facebook. « On devait faire un exposé sur la colonisation et la guerre entre opposant l’Israël et la Palestine. Mes camarades m’avaient chargé de faire les recherches préliminaires avant qu’on se réunisse en groupe. Au cours de mes recherches, j’ai retrouvé des vidéos dans lesquelles l’armée israélienne, aidée par celle américaine, commettait des exactions sur des enfants et des femmes palestiniens.  Je voulais juste condamner les images que j’avais vues », a déclaré Saer Kébé.
Avant de poursuivre : « J’étais hors de moi. Je ne mesurais pas la gravité de mes actes. Je ne savais pas que cela aurait un impact sur mon avenir. J’ai passé quatre ans en prison pendant ce temps, certains de mes camarades faisaient leur master et tandis que d’autres avaient commencé à travailler ».
Le juge en a profité pour sermonner le jeune accusé. « Vous étiez animé par une idée de révolution quelque part mais, cela a des limites. Un esprit en colère ne réfléchit pas. Aujourd’hui, vous vous êtes retrouvés devant une juridiction criminelle uniquement parce que vous avez envoyé des messages à des représentations diplomatiques. On ne peut pas condamner en menaçant les gens. Vous êtes un révolutionnaire de clavier », lui a fait savoir le juge.
L’avocat général estime que les faits sont constants pour autant, il n’a pas requis de peine. Il s’en est rapporté à la sagesse de la Cour.
Dans sa plaidoirie, Me Moussa Sarr a essayé de démonter l’accusation. Selon lui, le jeune accusé a manqué de maturité. Il a été victime de sa naïveté et de son défaut d’encadrement parce qu’il a été orphelin très jeune. Son confrère Me Assane Dioma a abondé dans le même sens. Il est allé même plus loin en demandant d’infirmer la première décision, de statuer à nouveau et d’acquitter purement et simplement leur client.
Le juge, en rendant son verdict, a confirmé la décision de la première instance.