NETTALI.COM – « Le présidentialisme  néo-colonial », qui fait la part belle aux produits de l’Ecole française, est démoli par Abdourahmane Diouf. L’ancien porte-parole de Rewmi milite pour un schéma institutionnel qui trouve un meilleur  cadre de participation aux Sénégalais formés dans les daras.

Il y a quelques jours, il annonçait, sur Facebook, son intention de créer un parti politique. Mais, l’ex-lieutenant d Idrissa Seck n’a pas perdu de temps pour annoncer la couleur.

En clair,  lors d'un panel organisé ce samedi sous le thème : « La République à l'épreuve des tensions politiques et sociales : enjeux, défis et perspectives », Abdourahmane Diouf a plaidé la cause du pouvoir spirituel.

C’’est ainsi qu’il rappelle que le président Macky Sall a été élu par 2,5 millions de Sénégalais sur 17 millions, avant de se demander : « Où sont les autres ? »

A l’en croire, « on a un angle mort dans notre République, qui fait que tous nos modèles politiques, économiques et sociaux sont orientés autour d’une élite qui a fait des études. Et tous les domous daras qui n’ont pas été à l’école, qui n’ont pas été dans le système classique ont su inventer une forme d’intelligence sociale qui leur permet de détenir le soft power et la réalité du pouvoir dans notre pays, alors même qu’ils ne sont pas dans les processus de décision et décisionnels ».

« C’est quoi cette République qui regarde d’un œil malveillant 80 à 90 % de sa population, qui juste parce qu’elle n’a pas acquis ses compétences dans une langue particulière qu’est le français, n’est pas inséré dans le processus de décision de la République ? », se demande Diouf. « C’est un angle mort que nous devons absolument corriger », exhorte-t-il. Rappelant que lors des derniers évènements du mois de mars, « le pouvoir institutionnel a été en faillite ». Pour lui, la paix civile a été préverbée grâce « au soft power des domous daras ». « Ceux qui ont été en marge de la République sont montés au créneau et ont remis la République à sa place », précise Abdourahmane Diouf.

Auparavant, a-t-il déploré : « Cette République est un monstre, qui a créé un président qui est un monstre institutionnel, qui ne coïncide pas avec nos besoins et attentes de démocratie. Le problème ce n’est ni Senghor, ni Diouf, ni Wade, ni Sall. Le problème, c’est l’institution du président de la République, qui a trop de pouvoirs, qui nomme à tous les emplois, civils, militaires, qui nous dit à quelle heure il faut aller se coucher, à quelle heure il faut se réveiller, qu’est-ce qu’on doit manger, un président omnipotent, omniscient, qui régule nos vies tout seul, alors que la majorité qui est censé l’élire est en réalité une minorité sociale  ».