CONTRIBUTION - Quand dans notre pays, de plus en plus, des commentateurs sont obligés de s’aplatir pour ne pas subir insultes et menaces, des journalistes n’osent plus faire correctement leur travail, des lanceurs d’alertes sont confinés à des sujets et à des arguments sous peine d’être traités de corrompus, des leaders d’opinion titubent sur les plateaux par peur de révéler leurs propres convictions. 
 
Et quand, surtout, ceux-là abdiquent parce que laissés à eux-mêmes sans protection et craignant même pour leur propre vie, il y a de quoi alerter. 
 
Insulter, calomnier, menacer n’est plus du domaine de la liberté d’expression mais bien du domaine délictueux.
 
S’aplatir, surfer sur la vague, se résigner n’est plus du domaine du choix mais de celui de la contrainte. 
 
Les victimes des réseaux sociaux se comptent par milliers dans notre pays et elles ne sont pas moins touchées que celles de la vie réelle confrontées à leur voisinage et à leur environnement social.
 
Liberté ne signifie pas libertinage.
 
Ceux qui n’ont pas une capacité de résilience leur permettant de multiplier par zéro les attaques virtuelles et de rester scotchés à leurs rôles respectifs doivent être protégés. 
 
La dignité humaine est sacrée. Son respect et sa protection sont une obligation légale. 
 
L'article 7 de la Constitution sénégalaise dispose : « La personne humaine est sacrée. Elle est inviolable. L’Etat a l’obligation de la respecter et de la protéger. »
 
Nous ne sommes pas forcément toujours d’accord avec les opinions des uns et des autres mais nous devons nous battre pour qu’ils puissent avoir leur propre opinion ainsi que ceux qui leur répondent, dans le respect strict de la liberté d’expression et de la dignité humaine.
 
Thierno Bocoum
Président du mouvement AGIR