NETTALI.COM - "Il sera difficile que Zidane continue à entraîner le Real Madrid": après le revers à Donetsk en Ligue des champions contre le Shakhtar, vainqueur 2-0 mardi, Zinédine Zidane essuie de violentes critiques et apparaît très fragilisé à une semaine d'un match couperet pour la qualification.

L'avenir de "ZZ" en suspens ? L'entraîneur, sous contrat jusqu'en 2022, a assuré mardi soir après la défaite en Ukraine qu'il n'allait "pas démissionner" mais mercredi matin, l'ensemble de la presse espagnole spécule sur un éventuel départ de la "Maison blanche".

Les quotidiens catalans sont les plus durs: "Crise totale", a titré à sa Une le journal Sport mercredi, précisant que "le projet Zidane montre des signes d'épuisement, et l'on pense déjà à sa destitution du côté du Bernabeu".

Le journal sportif Mundo Deportivo, pour sa part, a titré "De mal en pis", soulignant que "Zidane est plus acculé que jamais". "Situation limite. Zidane en sort très affecté", a affiché le journal sportif espagnol As à sa Une.

Tout espoir n'est cependant pas encore perdu pour "Zizou" et le Real Madrid, qui ont encore leur destin entre leurs mains: s'ils s'imposent mercredi prochain à domicile face au premier de leur groupe, le Borussia Mönchengladbach, lors de la dernière journée de la phase de poules, ils seront qualifiés pour les 8es de finale de C1.

Même la première place du groupe peut encore être atteinte, si le Real (3e, 7 pts) l'emporte face aux Allemands (8 pts) et que le Shakhtar (2e, 7 pts) tombe contre l'Inter Milan (5 pts) lors de la dernière journée.

Mais les cinq défaites essuyées en 15 matches toutes compétitions confondues depuis le début de la saison font tâche dans le parcours jusque-là immaculé de l'entraîneur français, ultra-respecté à Madrid après le triplé en Ligue des champions qu'il a offert au Real entre 2016 et 2018... Au point que son crédit s'amenuise jour après jour.

Même si "Florentino (Pérez, le président du Real) ne s'imagine pas dans la position de devoir le renvoyer", écrit Marca, le quotidien sportif ajoute qu'une démission du Français est souhaitée par ses détracteurs aussi bien "à l'extérieur qu'à l'intérieur" du club merengue.

"S'ils ne se qualifient pas pour les 8es de finale la semaine prochaine, il sera difficile que Zidane continue à entraîner le Real Madrid, car aucune légende ne peut encaisser le choc d'un tel désastre", poursuit le journal, alors que le club madrilène a toujours franchi la phase de poules de C1 depuis 1997.

- "J'ai la force" -

Quand on liste les problèmes actuels du Real Madrid, Zidane est loin d'être le responsable de tout: les blessures récurrentes d'Eden Hazard, censé être le superstar offensive du Real depuis l'été 2019, la blessure de l'indispensable capitaine Sergio Ramos, l'énorme passage à vide de Raphaël Varane, l'inéluctable déclin de la génération Kroos-Modric-Casemiro-Marcelo, entre autres, et la révolution attendue de l'effectif, empêchée par une pandémie mondiale.

Le Marseillais peut éventuellement être accusé d'une gestion critiquable des jeunes pépites brésiliennes Rodrygo et Vinicius, qui tardent à éclore au plus haut niveau...

La presse espagnole commence en tout cas déjà à essayer de trouver un remplaçant à "Zizou": "Pochettino devant Raul, si Zidane ne continue pas", a affiché à la Une de son site internet Marca mercredi matin, allusion à l'ancien entraîneur de Tottenham Mauricio Pochettino et à l'ex-attaquant vedette merengue Raul Gonzalez, aujourd'hui sur le banc de la réserve.

Mais Zidane, qui avait démissionné en 2018 juste après son troisième sacre en C1, ne se voit pas quitter le navire en pleine tempête. "J'ai la force, je vais tout donner et les joueurs aussi", a assuré "ZZ" mardi en conférence de presse d'après-match.

"Il faut relever la tête et penser au prochain match. Quand on est dans une mauvaise série, il n'y a pas d'autre chose à faire que de penser au prochain match et d'aller de l'avant (...) Dans les moments compliqués, il faut montrer notre caractère", a-t-il conclu.

Avec Afp