NETTALI.COM- 2 ans dont 6 mois ferme, c’est la peine que le substitut du procureur a requis contre Imam Ousmane Galadio Ka, attrait, ce jeudi 26 novembre 2020, à la barre de la chambre correctionnelle de Dakar par le collectif des veilleurs chrétiens.

Le coordonnateur dudit collectif  accuse l'imam Ousmane Galadio Kâ d’avoir proféré des propos offensants à l’encontre de leur religion, lors d’une conférence religieuse publique, à Gorée en septembre 2018. Des faits que le prévenu a, devant le prétoire, battus en brèche. L’imam, face au président de la chambre et ses assesseurs, a déclaré de manière précise qu’il n’a jamais adressé à la communauté chrétienne des propos déplacés. Etayant ses propos, il indique que, dans son prêche, il ne faisait pas allusion aux chrétiens mais, précise-t-il : « je voulais juste expliquer aux gens que parmi ces 95% de musulmans, il y a des gens qui négligent les préceptes de l’islam. Je me suis inspiré d’un hadith qui stipulait qu’à une certaine époque, les musulmans, malgré le fait qu’ils soient majoritaires, seront nombreux à commettre les pires péchés ».

Les avocats de la partie civile ont, en guise de réparation, sollicité le franc symbolique. Mais ils ont, dans leurs plaidoiries respectives, dénoncé les déclarations qui sont imputées au prévenu. Ephrem  Manga qui renseigne avoir vu la vidéo à travers les réseaux sociaux dit avoir mal car, relève-t-il pour le dénoncer : « l’imam lors de son discours rangeait tous les péchés sous le compte des 5% de la minorité. Or, même le 10e commandement nous interdit ces péchés », dit-il.

Abondant dans le même sillage, Me Etienne Ndione plaide pour qu’on arrête ce qu’il considère comme de l’extrémisme. « Ce n’est pas une race qui est mauvaise, ni une religion. C’est l’homme qui est mauvais », a ajouté l'avocat.  Son confrère Me Ousseynou Gaye a embouché la même trompette pour dénoncer les propos du prévenu.

Estimant que les faits de l’espèce ne souffrent d’aucune contestation, le maitre des poursuites a demandé la condamnation du prévenu. Car, à son avis, on ne doit pas favoriser ce genre de discours puisque le diable est dans le détail. Les avocats de la défense ont plaidé la relaxe pure et simple de leur client. Pour eux, ce dernier n’a rien fait qui mériterait une condamnation. Il est, selon eux, un prêcheur et, il ne le fait pour caresser les gens mais plutôt pour leur dire la vérité. Ils ont ainsi demandé au juge de ne pas suivre le réquisitoire du parquet qu’ils jugent sévère.

L’affaire est mise en délibéré pour jugement qui sera rendu le 10 décembre prochain.