NETTALI. COM - Assane Diouf n’a pu être ni jugé en appel, ni auditionné au fond ce mardi 10 novembre. Le procès en appel prévu hier mardi, a été renvoyé à cause de l’audition au fond. Sauf que celle-ci n’a pas pu se tenir, même si Assane Diouf était dans le bureau du juge.

En détention préventive depuis le 5 juin dernier, Assane Diouf a fait face au juge ce mardi 10 novembre. Mais l’audition n’a pu se faire car celui-ci a exigé du juge Samba Sall une pièce essentielle. Le doyen des juges n'a pas pu le satisfaire et l'audition a été écourtée au bout d'une quinzaine de minutes.

Assane Diouf devait être entendu sur les faits de rébellion, outrage à agent de la force publique, appel à un attroupement armé, injures publiques par le biais d’un système informatique et offense au chef de l’Etat.

Son avocat, Me Ciré Clédor Ly, indique que “si l’instruction s’arrête ici, cela signifierait que sa détention a été voulue, mais qu’elle n’était pas nécessaire. On ne l’a pas arrêté et gardé aussi longtemps pour un monologue sans qu’aucun acte d’investigation n’ait été fait. En tout état de cause, nous savions que  l’instruction était une procédure inutile ainsi qu’un abus de pouvoir et de détournement de procédure’’.

De plus, informe-t-il, à EnQuête, une demande de liberté provisoire est déposée. Pessimiste, il dit s’attendre à la voir être rejetée. Il considère qu’au “au stade de l’instruction, la présomption d’innocence n’est jamais respectée, car c’est la présomption de culpabilité qui est le corollaire d’un procès inéquitable qui est de rigueur dans notre pays. Nous avons aussi interpellé la chambre sur le fait qu’une requête en annulation est en souffrance dans son tiroir, alors que le parquet général a l’obligation de mettre les dossiers en état dans les 10 jours pour statuer dans les délais raisonnables en toute autre matière autre que la liberté provisoire.  La requête pendante devant la chambre et non traitée, porte sur une demande d’annulation de la procédure pour violation des règles de compétence (NDLR : il estime que le TGI de Guédiawaye est compétent)".

Me Ly de conclure : " Notre conviction est que le Sénégal sera encore condamné par la CEDEAO, car le premier scénario qui avait abouti à la sanction de cette juridiction relativement au traitement du dossier Assane Diouf est en train de se reproduire car nous nous préparons à retourner à Abuja’’.