NETTALI.COM- Le professeur Moussa Seydi, chef du service des maladies infectieuses de l’hôpital Fann ne valide pas l’Artemisia dans son protocole de traitement. Il a émis des réserves par rapport à ce remède préconisé par Madagascar.

« L’Artemisia agit sur certains virus, mais on ne sait pas s’il agit sur le coronavirus », a déclaré le professeur Moussa Seydi, ce lundi, 4 mai 2020, lors de son passage à la matinale d’Iradio.

Le chef du service des maladies infectieuses de l’hôpital Fann nourrit,  en effet, des réserves par rapport à ce remède utilisé par Madagascar. Car, il pense qu’il y a certains préalables qui ne sont pas encore acquis pour qu’il puisse utiliser l’Artemisia dans son protocole.

« En tant que chercheur, il faut que le médicament puisse agir au niveau du laboratoire, mais également que ce médicament puisse agir aussi chez l’être humain avant que je ne puisse prendre de décision. C’est ce que j’ai fait avec l’hydroxychloroquine et l’azithromycine. En laboratoire, on sait depuis longtemps, que ça agit sur des virus. Les Chinois l’avaient démontré d’ailleurs. On sait que ça peut agir chez l’être humain à partir d’une étude préliminaire avec toutes ses imperfections. Mais là (avec l’Artemisia), je n’ai pas tous les éléments. Je ne peux pas l’utiliser comme ça. Il me faut une étude, avec des tests réalisés sur des êtres humains », explique-t-il.

Poursuivant, il renseigne que l’éthique et la déontologie de la médecine ne lui permettent pas de l’utiliser comme ça. Cependant, il laisse entendre que que certains qui ne sont  pas dans sa position comme les médecins traditionnels ou les herboristes pour l’utiliser pour un complément alimentaire. « La rigueur de mon métier ne me permet pas d’agir ainsi. Si je le fais, j’emprunte une autre voie différente de celle de la médecine », soutient-il.

Dans le même sillage, le professeur Seydi s’est prononcé sur la théorie de l’immunité collective prônée par le docteur Pape Moussa Thior. Cette théorie, a soutenu le professeur Seydi, est dangereuse. Pis, il ajoute que si on l’applique au Sénégal, il y aura beaucoup de morts en un temps record. Ainsi, il déclare-t-il fermement : « L’immunité collective c’est quelque chose qu’on ne peut pas appliquer pour cette maladie. Je le dis avec clarté ».

Par ailleurs, le professeur Seydi a fait une révélation de taille sur les masques. A l’en croire, le port de masque ne suffit pas pour se prémunir contre la maladie. Il faut, d’après lui, porter aussi des lunettes car le virus peut passer par les mycoses des yeux.

En fin, le professeur Seydi a relevé, pour s’en réjouir, l’amélioration du plateau technique. Il y a, selon lui, une vingtaine de sites pour accueillir les patients testés positifs. En sus, le service de réanimation est très performant.