NETTALI.COM – L’alourdissement de la dette publique, durant ces dernières années, charrie une grosse polémique. Face au prisme déformant d’une certaine opposition et aux remarques des partenaires financiers du Sénégal, Macky Sall est encore sorti de sa réserve pour soutenir que des pays avancés ont recours à cette pratique pour se projeter sur les rampes de l’émergence. Ainsi, interroge-t-il la nation : "Quel est le pays au monde qui ne s'endette pas pour son développement ?"

Les critiques sur la hausse de la dette du Sénégal suscitent une vive réaction de la part du chef de l'Etat, qui a répondu à ses détracteurs, ce samedi, à l'occasion du "panel de haut niveau de la Convergence des cadres républicains". "Quel est le pays au monde qui ne s'endette pas pour son développement? Qu'on me cite un seul, ça n'existe pas. Même les pays développés atteignent parfois un taux d'endettement de 150% de leur Pib", rejette Macky Sall."Oui, nous nous sommes endettés pour accélérer la construction de notre développent", précise le président Sall. "Nous ne nous sommes pas endettés pour faire du fonctionnement ou pour entretenir des fonctionnaires ou des politiciens. Nous nous sommes justement endettés pour les accès universels", riposte le président Sall.

Justifiant toujours cette orientation à la hausse de la dette publique, il se demande : "Les populations qui sont dans les zones frontalières devront-elles attendre 50 ans pour avoir de l'électricité, de l'eau potable ou avoir l'accès à la santé ?"

Pour mémoire, le 4 décembre 2017 au Palais, lors d’un Conseil présidentiel sur la politique économique et sociale, Macky Sall eut la même réaction lorsqu'il fut interpellé par le président du Conseil national du patronat (Cnp), Baïdy Agne, sur cette question de l’endettement. "Il faut qu’on arrête de parler comme ça de la dette à tort et à travers. Si l’on considère les critères et les normes de viabilité retenues pour la dette publique au plan international, l’un des deux critères fondamentaux reste le service de la  dette sur les recettes budgétaires. Il faut qu’on soit capable de rembourser la dette. Si vous prenez ce ratio nous sommes à 10,9 % et la norme est de 30 %", expliquait Macky Sall, dans un contexte où le Fmi et Banque mondiale alertaient conjointement sur la dette du Sénégal.