NETTALI.COM - Le Premier ministre Édouard Philippe a affirmé lundi que le gouvernement réfléchit "à l'idée de quotas" en matière migratoire, en particulier dans le domaine professionnel, reprenant ainsi en ouverture du débat sur l'immigration à l'Assemblée un thème controversé.

"Je n'ai pas peur de réfléchir à l'idée de quotas", a lancé le Premier ministre dans l'hémicycle, lors de son discours d'ouverture de ce débat voulu par Emmanuel Macron.

"S'agissant de l'immigration professionnelle", il faut "avoir une approche pragmatique en relation avec nos besoins de main d’œuvre", a-t-il déclaré, en référence à une catégorie de migration qui concerne près de 34.000 personnes en France. "Et s'il fallait piloter par objectifs quantitatifs notre immigration en matière professionnelle", a-t-il poursuivi, "il faudrait s'interroger sur l'intérêt de quotas par nationalités ou par secteurs professionnels".

S'il a reconnu que "les quotas ne peuvent pas s'appliquer à l'asile, ni à l'immigration familiale", domaines sanctuarisés par des textes européens, il a toutefois souligné que cette dernière catégorie familiale "ne saurait échapper à toute maîtrise": "Il faut lutter contre les abus et les fraudes, et resserrer les critères là où cela s'impose". Ce faisant, le Premier ministre a ouvert la voie à un durcissement possible de cette voie d'entrée en France qui a concerné quelque 90.000 personnes en 2018, dont environ 12.000 pour le regroupement familial.

"Nous nous sommes par ailleurs fixés des objectifs ambitieux d'accueil d'étudiants", a encore ajouté Edouard Philippe.

Possible durcissement de l'accès à la naturalisation

Par ailleurs, il a également évoqué un possible durcissement de l'accès à la naturalisation, qui concerne 60.000 personnes par an environ. Il a ainsi affirmé que son gouvernement se penchait sur les "critères que nous nous donnons pour vérifier le niveau de langue française des candidats". "Je pense qu'il faut relever ce niveau", a-t-il affirmé.

Avec Parismatch.com