NETTALI.COM - Le journaliste Adama Gaye est dans de beaux draps. Depuis ce lundi 29 juillet, il est dans les liens de la détention.

Le journaliste, connu pour ses critiques acerbes à l’endroit du régime, a été cueilli chez lui, ce lundi à l’aube, d’après son avocat Me Cheikh Khoureyssi Bâ qui ne manque pas de préciser qu'il a été conduit à la Division des investigations criminelles (Dic). Après plusieurs heures d’audition, les enquêteurs lui ont notifié sa garde à vue autour de 14 h. Ce, en attendant son déferrement au parquet pour les faits d’offense au chef de l’Etat et de diffusion, via les réseaux sociaux, de propos jugés contraires aux bonnes moeurs.

L'on nous apprend qu'Adama Gaye a été interpellé, suite à un post sur sa page Facebook. Un post jugé offensant à l’endroit du président de la République qu’il cite dans une affaire de moeurs et publié alors que le mis en cause était à l’étranger.

Des sources judiciaires renseignent toutefois que le journaliste Gaye a contesté certaines des publications qu’on lui impute, même s'il en a assumées d’autres, déclarant qu’il y a une exagération des faits, puisqu’il n’a jamais eu l’intention d’offenser le chef de l’Etat.

De son côté, son conseil confie qu’il sera probablement déféré au parquet aujourd’hui pour les faits d’offense au chef de l’Etat et de diffusion d’écrits contraires aux bonnes moeurs. C’est dire que ce sont les articles 80 et 256 du Code pénal qui sont visés et qu’Adama Gaye risque de faire l’objet d’une information judiciaire et de lourdes sanctions, en cas de culpabilité.

L’article 80 dispose en effet que : "tout individu qui aura reçu, accepté, sollicité ou agréé des dons, présents, subsides, offres, promesses, ou tous autres moyens, en vue de se livrer à une propagande de nature à compromettre la sécurité publique ou à occasionner des troubles politiques graves, à jeter le discrédit sur les institutions politiques ou leur fonctionnement, ou à inciter les citoyens à enfreindre les lois du pays, sera puni d’un emprisonnement d’un an au moins et de cinq ans au plus, et d’une amende double de la valeur des promesses agréées ou des choses reçues ou demandées sans que ladite amende puisse être inférieure à 100 000 F."

Quant à l’article 256 qui réprime le délit de diffusion d’écrits contraires aux bonnes moeurs, il dispose : "Sera puni d’un emprisonnement
d'un mois à deux ans et d'une amende de 25 000 à 300 000 F, quiconque aura affiché, exposé ou projeté aux regards du public, distribué ou remis en vue de leur distribution par un moyen quelconque, tous imprimés, tous écrits, dessins, affiches, gravures, peintures, photographies, films ou clichés, matrices ou reproductions photographiques, emblèmes, tous objets ou images contraires aux bonnes moeurs."

A noter qu'Adama Gaye avait entamé, ce dimanche 28 juillet, une nouvelle offensive pour la transparence dans les ressources pétrolières et gazières. Un long post au vitriol posté ce dimanche contre "l’organisation d’un cycle d’attribution de licences d’exploration de nos blocs en hydrocarbures restants" à un certain N. E. Eyong "dont le parcours professionnel est parsemé de troubles judiciaires et d’escroqueries criminelles". D’après lui, l’affaire devrait être conclue ce 9 octobre.

Dans ce post où il se présente comme membre de l’Association internationale des négociateurs de pétrole et de gaz, M. Gaye a appelé
les forces vives de la nation à s’opposer à “ce bradage’’.