NETTALI.COM – Le président de la République s’est adressé à la nation ce mercredi à la veille de la célébration de la fête de l’indépendance. Mais ceux qui l’attendaient sur des questions comme celles de la durée du mandat ou encore sur l’économie ont très vite dû déchanter.

Pour son premier discours à la nation après sa prestation de serment, le président de la République n’a pas perdu trop de temps. Macky Sall n’a fait qu’un discours de 12 minutes. Il s’est limité à féliciter l’armée, à rendre hommage aux anciens combattants et à appeler la jeunesse à plus de respect et d’affection pour les parents, ces «héros de tous les temps». Se gardant de faire le bilan de son premier mandat comme c’était le cas la veille à Diamniadio, le chef de l’Etat a beaucoup insisté sur la citoyenneté, selon lui, mise à mal à bien des égards parce que «l’honneur et la dignité de personnes innocentes sont mis à rude épreuve par la désinformation érigée en instrument de manipulation des consciences et de discorde social».

Ainsi, ceux qui attendaient Macky Sall sur le débat autour de son éventuelle candidature à un troisième mandat ont très vite déchanté. Le chef de l’Etat a soigneusement évité la question. Ce que, d’ailleurs, Ibra Diouf Niokhobaye de la coalition «Madické 2019» a tenu à déplorer. Sur le plateau de la chaine de télévision privée Walf Tv, Me Bassirou Ngom de l’Alliance pour la République (Apr) a tenu à clarifier le débat. Selon lui, ce message à la nation est juste adressé à l’armée et à la jeunesse. «Pourquoi le président de la République devrait-il parler de son mandat en pareille occasion ?», s’est-il interrogé comme pour défendre Macky Sall.

Toutefois, l’avocat et membre de l’Apr semble oublier que c’est dans le même contexte que Macky Sall avait abordé la question de la durée de son premier mandat. En effet, dans son discours du 3 avril 2012, le chef de l’Etat disait : «J’ai décidé de ramener à cinq ans le mandat de sept ans pour lequel je suis élu sous l’empire de l’actuelle constitution.» Et de poursuivre : «Je tiens, également, à ce que les dispositions constitutionnelles limitant l’élection du président de la République à un mandat de cinq ans, renouvelable une seule fois, soient verrouillées sans possibilité de modification.» Pour d'aucuns, si Macky Sall n’a pas fait comme en 2012, c’est juste pour repousser, le plus tard possible, la bataille de succession qui risque de faire rage dans son parti, mais aussi dans sa coalition.

Autre question sur laquelle Macky Sall était attendue, c’est celle liée à l’économie. En effet, malgré les performances chantées un peu partout par le gouvernement, les chefs d’entreprises et autres opérateurs économiques se plaignent encore des parts de marchés réservées aux étrangers dans les projets du Plan Sénégal émergent (Pse). Un thème que le chef de l’Etat a aussi «oublié» dans son discours. Il s’est juste contenté de dire que «le développement est désormais le nouveau sens de l’indépendance ; parce que l’étendue de notre liberté et de notre indépendance dépend de notre réussite dans l’effort du développement».