NETTALI.COM-Magistrat en détachement, Oumar Boun Khatab Sylla a été nommé par le président, Macky Sall, Directeur général du Petit train bleu. Quelques temps après, il a créé un mouvement politique dénommé «Valeurs» pour soutenir le président Macky.

Ce qui avait poussé l’Union des magistrats Sénégalais (Ums) à sortir un communiqué pour le mettre en garde, lui rappelant que leur statut ne permet pas à un magistrat de militer dans un parti politique. Depuis lors, l’intéressé n’a pas voulu s’épancher sur la question.

Il a attendu la réélection de son candidat dès le premier tour pour apporter une réponse cinglante à ses collègues, leur faisant comprendre qu’il assume son choix et est prêt à en subir les conséquences.

«Je défie quiconque voudra débattre avec moi en public sur cette question. Je suis prêt à le rejoindre sur les plateaux télé pour qu’on me montre en quoi j’ai fauté. Je n’ai jamais violé mon statut (de magistrat). Mon choix est basé sur le droit et le savoir. Je répète que trois positions s’offrent au magistrat : soit, il est en détachement, en activité ou en disponibilité. Du temps du Président Abdou Diouf, avec un magistrat du nom de Souleymane Kane, il y avait une disposition du statut qui dit que les magistrats, même en position de détachement, n’ont pas le droit de faire de la politique. Cependant, un alinéa précisera «sauf s’il exerce des fonctions ministérielles». Nous savons tous que les fonctions ministérielles sont voisines de celles de Directeur général. Ici, on parle de détachement, ce qui n’est pas mon cas », se défend-t-il.

«En France, en période électorale, des magistrats demandent la disponibilité et apportent des soutiens publics aux candidats. Idem aux Usa : à l’Etat d’Arkansas, les magistrats battent compagne pour être élus. Mais, ici (au Sénégal), l’on veut nous confiner dans des carcans, pour nous interdire de nous impliquer dans la marche du pays. J’étais en détachement pendant 5 ans. Durant cette période, je ne percevais pas de salaire de magistrat et ne portais non plus de robe», ajoute-t-il.

Il dit avoir pris toutes ses responsabilités pour soutenir le président Macky Sall et est prêt à assumer toutes les conséquences. «Le président de la République a confiance en moi et m’a investi d’une mission. Je me suis rendu compte que je peux franchir un autre cap pour aider mon pays et je l’ai fait. L’Ums (Union des magistrats du Sénégal) est une association, libre à qui veut y adhérer ou la quitter. Je n’ai pas de problème avec mes collègues, je les respecte et j’ai compris leur réaction. Mais, je ne suis pas en détachement. J’avais déposé une demande de disponibilité, à compter du 1er janvier 2019. Depuis qu’ils (les membres de l’Ums) ont l’information, les polémiques sont maintenant derrière nous (…).  Moi, je ne fais pas de la magistrature une fin en soi. J’ai pris mes responsabilités, en conformité avec le droit.  Je l’assumerai quoi qu’il advienne.»