NETTALI.COM - L’État du Sénégal, en collaboration avec la société d’intermédiation Invictus Capital & Finance, se trouve actuellement dans une phase délicate pour boucler son dernier emprunt obligataire de l’année 2025.

Initialement prévue pour se clôturer plus tôt, cette opération d’envergure portant sur 400 milliards de francs CFA (environ 719 millions de dollars) a été officiellement repoussée au 26 décembre. Selon des informations rapportées par le journal Le Quotidien, ce décalage de quatre jours intervient sans explication officielle de la part des autorités, ce qui alimente les interrogations sur une possible saturation du marché financier régional de l’Umoa.

Le calendrier révisé par l'arrangeur principal, Invictus, précise que cette dette est structurée autour de quatre maturités distinctes. Les investisseurs se voient proposer des taux allant de 6,4 % pour les titres à trois ans jusqu'à 6,95 % pour les obligations à dix ans, en passant par des taux de 6,6 % et 6,75 % pour les échéances de cinq et sept ans. Cette émission est censée marquer le point final des sollicitations de l'État sénégalais sur le marché public pour l'exercice en cours.

Le journal souligne que cette situation contraste avec l'euphorie des opérations précédentes menées durant l'année 2025. En mars dernier, un premier appel public à l’épargne de 150 milliards de francs CFA avait été couronné de succès sous l'égide du même cabinet. Fort de cette réussite, le gouvernement a tenté de réitérer l'expérience avec un montant nettement plus ambitieux de 400 milliards pour clore l'année. Entre-temps, le Sénégal avait également mobilisé 364 milliards de francs CFA en juillet via les « Diaspora Bonds », une opération dont le nom suggérait une implication de l’étranger mais qui s’est finalement appuyée sur les acteurs locaux et régionaux faute de logistique adaptée pour la diaspora.

Un autre signal fort avait été envoyé le 18 septembre, lorsque le pays avait réussi l'exploit de récolter 450 milliards de francs CFA, alors qu'il n'en sollicitait que 150 milliards. Cependant, ce dynamisme semble aujourd'hui s'essouffler.

Pour Le Quotidien, ce retard inédit suggère que le gouvernement sénégalais, très dépendant des banques et institutions de la sous-région pour maintenir ses finances à flot dans un contexte économique morose, pourrait avoir atteint les limites de la capacité d'absorption de ses partenaires financiers habituels.