NETTALI.COM - Face aux appels au boycott de la tournée économique du président Bassirou Diomaye Faye dans le Sud du pays, le Palais de la République est monté au créneau. Le chef de cabinet du chef de l’État, Ousmane Abdoulaye Barro, a tenu à clarifier les objectifs de ce déplacement annoncé en Casamance, qu’il présente comme un acte de gouvernance économique et de suivi de projets structurants, et non comme une opération politique.

Face aux critiques et aux appels au boycott visant la tournée économique du président Bassirou Diomaye Faye en Casamance, le Palais de la République sort de sa réserve. Invité sur les ondes de la RFM, Ousmane Abdoulaye Barro, chef de cabinet du chef de l’État, a apporté des éclaircissements sur les enjeux et la portée de ce déplacement présidentiel prévu du 20 au 25 décembre 2025.

Selon lui, cette tournée n’a rien d’un exercice politique classique. Elle s’inscrit avant tout dans une logique économique et de gouvernance territoriale. « Le cœur de cette tournée, c’est l’économie », a-t-il martelé, précisant que le président Diomaye Faye ira à la rencontre des réalités du terrain à travers la visite de chantiers en cours, mais aussi d’infrastructures déjà réalisées. L’objectif affiché est d’évaluer l’état d’avancement des projets, d’identifier les obstacles éventuels et de renforcer la dynamique de développement dans cette partie du pays.

Interpellé sur les tensions évoquées au sommet de l’État, notamment les divergences publiquement perceptibles entre le président de la République et son Premier ministre, Ousmane Sonko, le chef de cabinet a relativisé la portée de ces désaccords. Il a rappelé que les divergences d’approche font partie intégrante de la vie politique et peuvent, selon lui, contribuer à une meilleure prise en compte des préoccupations des populations, en particulier celles du Sud.

Ousmane Abdoulaye Barro n’a toutefois pas éludé le caractère sensible de la situation. Il a reconnu que ces divergences surviennent à un moment jugé précoce, au sein même d’un parti et d’une coalition qui ont longtemps lutté ensemble pour accéder au pouvoir. « C’est inquiétant », a-t-il admis, soulignant que le contexte appelle à la retenue, à la responsabilité et à la cohésion, alors que l’équipe dirigeante n’a pas encore deux ans d’exercice effectif.

Cherchant à rassurer la base militante de Pastef et les soutiens du régime, il a précisé que le désaccord évoqué par le Premier ministre porte essentiellement sur l’orientation et la réorganisation de la coalition « Diomaye Président ». Un processus interne est, selon lui, en cours pour clarifier les lignes et renforcer l’efficacité de l’action politique, et il s’est montré confiant quant à son issue.

Cette tournée économique en Casamance s’inscrit, a-t-il insisté, dans le cadre de la Vision Sénégal 2050. Elle vise à renforcer la gouvernance de proximité et à placer le développement économique et social des territoires au cœur de l’action présidentielle, loin des polémiques politiques du moment.