NETTALI.COM - Plus d’un an après les révélations d’Ousmane Sonko sur une prétendue dette cachée équivalente à 120 % du PIB, le Sénégal traverse une zone de fortes turbulences économiques. Retour sur un épisode qui avait opposé le Premier ministre au président Bassirou Diomaye Faye et à son ministre des Finances, et dont les répercussions continuent de peser sur le pays.
Quelques mois après l’arrivée du Pastef au pouvoir, Ousmane Sonko crée la surprise en organisant une conférence de presse retentissante. Il y accuse le régime sortant de Macky Sall d’avoir masqué la situation réelle des finances publiques, parlant d’une dette cachée atteignant près de 120 % du PIB.
Selon Jeune Afrique, cette sortie n’avait rien d’un consensus gouvernemental. Le président Bassirou Diomaye Faye et le ministre des Finances et du Budget, Cheikh Diba, s’y seraient opposés, redoutant de lourdes répercussions économiques et financières. Ils estimaient qu’une telle annonce pouvait fragiliser davantage la confiance des partenaires et marchés internationaux.
Lors de sa conférence de septembre 2024, Ousmane Sonko affirme pourtant agir par “devoir de vérité” vis-à-vis de la population. Selon lui, taire l’information aurait été incompatible avec la transparence prônée par la nouvelle gouvernance. Sa déclaration met en lumière un désaccord stratégique au sommet de l’État, entre impératif de vérité et impératif de stabilité économique.
Plus d’un an après ces révélations, le contexte économique reste extrêmement tendu. Le Sénégal a subi plusieurs dégradations de sa note souveraine, notamment par Moody’s et d’autres agences internationales.
Ces révisions négatives compliquent l’accès au financement extérieur, augmentent le coût de la dette et alimentent un climat général d’incertitude.
Alors que l’économie nationale affronte des défis multiples — pression budgétaire, faible liquidité, retards de paiements publics — l’épisode de la “dette cachée” demeure un tournant majeur du début du quinquennat, révélateur de divergences internes et d’un terrain économique bien plus fragile que prévu.
