NETTALI.COM - La justice française tranche aujourd’hui sur la demande d’extradition émise par l’État du Sénégal contre le journaliste et homme d’affaires Madiambal Diagne, poursuivi dans une affaire de transferts financiers jugés suspects. Le patron du Groupe Avenir Communication se dit confiant, tandis que sa défense dénonce une procédure politique.

La Chambre de l’instruction de la Cour d’appel de Versailles rend, ce mardi 25 novembre, son délibéré concernant la demande d’extradition visant Madiambal Diagne. Le journaliste, réfugié en France depuis septembre, est poursuivi par la justice sénégalaise dans le cadre d’une enquête de la CENTIF portant sur des transferts financiers considérés comme suspects, d’un montant total de 12 milliards de francs CFA.

Le Sénégal l’accuse également d’avoir quitté le territoire national de manière irrégulière, ce qui a motivé l’émission d’un mandat d’arrêt international.

Le patron du Groupe Avenir Communication assistera en personne à l’audience, accompagné de ses avocats, Me Ousmane Thiam et Me William Bourdon.
Contacté par le journal, Me Thiam affiche son optimisme : « Nous avons bon espoir d’obtenir gain de cause. C’est mon sentiment. »

Il précise également que, contrairement à la pratique sénégalaise, les décisions des juridictions françaises sont généralement disponibles le jour même : « Les juges viennent avec l’arrêt. Immédiatement après le verdict, on peut aller au Greffe le récupérer. »

De son côté, Madiambal Diagne estime que l’affaire repose sur un dossier « mal ficelé » et dénonce une procédure « purement politique » visant, selon lui, à le réduire au silence.

Si la Cour venait à donner une suite favorable à la demande des autorités sénégalaises, la défense du journaliste ne compte pas en rester là. L’Observateur rapporte qu’un recours immédiat est envisagé en cas de décision défavorable.

L’enjeu est de taille pour le journaliste, pour qui l’issue de ce délibéré pourrait sceller un tournant majeur dans une affaire à forte portée politique et judiciaire.