NETTALI.COM- ‎À l’occasion de la Journée mondiale de l’environnement, l’Agence nationale de la Statistique et de la Démographie (ANSD) a levé le voile sur sa première Enquête nationale sur les Risques environnementaux et la Vulnérabilité de la Population selon le Genre (ENREGV). Les résultats, rendus publics ce lundi 20 octobre, dressent un constat alarmant : plus de huit Sénégalais sur dix vivent dans des zones exposées à des risques environnementaux majeurs.

‎« L’écrasante majorité de la population, à peu près huit personnes sur dix, vivent dans un environnement où il y a des risques environnementaux. Au sein de cette population, il y a une frange conséquente de personnes vulnérables : femmes, enfants et personnes vivant avec un handicap », a indiqué le Dr Abdou Diouf, Directeur général de l’ANSD, en marge de la rencontre.

‎Selon lui, l’étude a passé en revue l’ensemble des risques : décharges publiques, aléas climatiques comme la sécheresse, salinisation des terres ou encore pollution atmosphérique liée à la circulation routière. « Ont également été interrogées les populations vivant autour des grands axes routiers où les risques environnementaux peuvent être plus insidieux », précise-t-il.

‎Le rapport révèle que les zones à forte circulation automobile (30,6 %), celles abritant des centrales électriques ou des lignes à haute tension (28,2 %) ainsi que les basses terres et zones inondables (28,2 %) concentrent les populations les plus exposées.
‎Des disparités régionales marquées
‎Les régions de Fatick (98,6 %), Ziguinchor (93,6 %), Saint-Louis (92,2 %), Dakar (92,1 %), Matam (91,3 %) et Kaolack (89,8 %) figurent parmi les plus touchées.
‎L’analyse révèle également une vulnérabilité accrue des femmes : elles sont proportionnellement plus nombreuses à résider dans les zones à haut risque, notamment à Ziguinchor (94,2 % contre 93,0 %), Saint-Louis (92,5 % contre 91,9 %) et Kaolack (90,1 % contre 89,4 %).

‎Sur les douze derniers mois, 95,1 % des Sénégalais âgés de 15 ans et plus déclarent avoir été exposés à au moins un risque ou une catastrophe, et près de 64 % à trois ou plus. « Globalement, plus de neuf Sénégalais sur dix ont été affectés par un événement environnemental au cours de l’année », souligne le rapport.

L’accès aux soins, un défi pour les populations exposées

‎L’enquête note que 43,4 % des personnes exposées ont reçu et compris les messages d’alerte précoce. Mais 7,6 % d’entre elles ont rencontré des difficultés pour accéder aux soins médicaux ou aux produits d’hygiène.
‎Ces obstacles sont plus fréquents en milieu urbain (8,7 %) qu’en milieu rural (6 %).

‎Parmi les sinistrés, 80,4 % déclarent avoir eu du mal à se soigner après une inondation (78,8 %), une vague de chaleur ou une tempête de poussière (71,5 %). Ces chiffres illustrent combien les risques environnementaux aggravent les inégalités d’accès aux services essentiels et mettent à rude épreuve la résilience des communautés.