NETTALI.COM - Dans un communiqué publié le 4 août 2025, le Conseil de l’Ordre des avocats du Sénégal alerte sur les conséquences dramatiques de la grève prolongée des greffiers sur le système judiciaire. Il appelle ainsi l’État à garantir la continuité du service public de la justice et réaffirme sa disponibilité à contribuer à une sortie de crise.

‎Le Barreau hausse le ton face à une situation devenue critique. Après deux mois de grève continue des travailleurs de la justice, le Conseil de l’Ordre des avocats du Sénégal tire la sonnette d’alarme

‎Réuni en session, le Conseil de l’Ordre a constaté que la grève menée par les syndicats regroupés au sein de l'entente SYTJUS-UNTJ « paralyse le fonctionnement du service public de la justice et porte gravement atteinte aux droits de ses usagers ». Cette paralysie, selon les avocats, impacte non seulement les justiciables, mais également « l’activité de nombreux autres services et secteurs d’activités ».

‎Le Conseil s’inquiète particulièrement des conséquences sur les personnes en détention : « Elle a également pour effet de prolonger les détentions préventives déjà longues, d’ajouter au surpeuplement carcéral, avec tous les risques induits, d’affecter le droit à un procès équitable », sans oublier les « répercussions négatives sur le plan économique ».

‎Face à l’enlisement du conflit, l’Ordre rappelle avoir entrepris plusieurs démarches en vue d’un dénouement. « À ce jour, celles-ci n’ont pas pu aboutir », déplore-t-il.

‎Tout en réaffirmant « l’attachement de l’Ordre des avocats au respect des droits et libertés », le Conseil rappelle que « si le droit de grève est constitutionnellement garanti, son exercice doit également être concilié avec l’impératif de continuité du service public et le droit de chaque citoyen d’accéder aux services de la justice et d’être jugé dans un délai raisonnable ».

‎L’Ordre insiste sur la responsabilité de l’État dans la résolution de la crise : « Il incombe à l’État de garantir la continuité du service public, les droits des citoyens et des justiciables, le respect de ses engagements et l’autorité de la loi ».

‎Enfin, le Conseil de l’Ordre réitère sa « disponibilité à œuvrer au rétablissement du fonctionnement normal du service public de la justice » et en appelle au « sens des responsabilités de tous les acteurs » pour sortir de l’impasse.