NETTALI.COM- L’Institut Panos Afrique de l’Ouest (Ipao), dans un rapport rendu public, lundi, est revenu longuement sur l’importance pour les pays d’Afrique de l’Ouest, notamment le Sénégal et la Côte d’Ivoire, d’adopter des réglementations strictes afin de garantir la viabilité économique des médias.

Les géants du numérique notamment les Gafam (Google, Apple, Facebook (désormais Meta), Amazon…) ne cessent d’accroître leur emprise sur le marché des médias. Face à cette situation, l’Ipao a fait une étude pour voir comment les pays africains comme le Sénégal et la Côte d’Ivoire doivent améliorer leurs cadres juridiques pour s’adapter. Il demande à ces pays de revoir les cadres juridiques, qui sont insuffisants et ne peuvent ainsi nullement garantir une juste rémunération des contenus médiatiques et artistiques exploités par les géants du numérique.

S’agissant du cas du Sénégal, l’Institut Panos Afrique de l’Ouest assure que « les contenus médiatiques et culturels ne bénéficient pas d’une protection juridique claire, à la hauteur de leur exploitation par des plateformes comme Google ou TikTok ».

Par ailleurs, il estime que les instruments juridiques sénégalais ont beaucoup de retard par rapport à l’évolution technologique. Ainsi, « la Loi 2008-09 du 25 janvier 2008 sur le droit d’auteur et les droits voisins exclut les produits d’information de son champ d’application ».

Selon le document, « la Loi d’orientation relative à la Société de l’information (Losi) n° 2008-10 du 25 janvier 2008 n’a pas permis au législateur sénégalais d’anticiper les mutations technologiques ». Alors que « la Loi n° 2017-27 du 13 juillet 2017 portant Code de la presse se limite à des sources de revenus traditionnelles pour les médias, ignorant les opportunités numériques et n’exigeant pas explicitement une rémunération par des tiers utilisant les contenus médiatiques, regrette l’institut ».

C’est ainsi que l’Ipao a fait les recommandations suivantes : les gouvernements et institutions régionales doivent impérativement intégrer de nouvelles sources de financement, protéger le marché publicitaire local et réviser les lois sur le droit d’auteur.

Dans cette optique, l’adoption d’un Règlement communautaire immédiat est préconisée dans le but d’harmoniser les relations économiques. Une manière de s’inspirer de ce qui se fait en Europe, en Australie ou au Canada pour assurer une compensation équitable aux créateurs de contenu.