NETTALI.COM- L’ancien magistrat  Ibrahima Hamidou Dème a vivement réagi aux propos tenus par le Premier ministre Ousmane Sonko, qui, dans un discours polémique, a affirmé : « Dieu fait bien les choses. Heureusement que je ne suis pas devenu président, sinon tous ceux qui se mettent à parler n’auraient même pas eu cette latitude. » Une déclaration perçue par de nombreux observateurs comme une menace voilée contre la liberté d’expression.

Dans une publication  sur sa page Facebook, Ibrahima Hamidou Dème dénonce vigoureusement ce qu’il qualifie de dérive autoritaire et de tentation dictatoriale. Il accuse le chef du gouvernement de s’attaquer frontalement à l’opposition, aux médias et à la société civile, et de multiplier les intimidations verbales.

« Jusqu’à quand, Ousmane Sonko, abuseras-tu de notre patience ? Jusqu’où iras-tu dans la provocation, la menace et l’intimidation ? », interroge-t-il en écho au célèbre discours de Cicéron contre Catilina.

Selon Dème, les propos de Sonko ne relèvent ni de l’émotion ni du dérapage isolé. « Ce sont les mots d’un homme qui ne supporte ni la contradiction, ni la critique, ni la liberté d’expression », écrit-il. L’ancien magistrat rappelle que ce n’est pas la première fois que le leader de Pastef tient ce type de discours. Déjà en mai dernier, Ousmane Sonko annonçait devant l’Assemblée son intention de faire taire certains chroniqueurs.

Pour Ibrahima Hamidou Dème, cette attitude est incompatible avec l’idéal républicain. Il martèle que la République ne fait pas taire : elle protège la diversité des opinions et garantit la liberté d’expression, y compris pour les voix dissidentes. « Le Sénégal n’est pas une propriété privée. Le pouvoir ne confère pas le droit d’effacer qui l’on veut », insiste-t-il.

Il conclut pour promettre vigilance et  résistance. « Nous resterons debout. Nous parlerons. Et nous rappellerons, chaque fois que nécessaire, que la liberté est un droit constitutionnel, non une faveur octroyée par un prince », lance M. Dème.