NETTALI.COM - Fatoumata Camara, 24 ans, a comparu le lundi 16 juin, devant la barre du tribunal des flagrants délits de Dakar. Elle est poursuivie pour collecte de données à caractère personnel et diffusion d’images contraires aux bonnes moeurs. Les faits pour lesquels elle est poursuivie s’inscrivent dans une relation amoureuse qui a tourné au conflit.
À la barre, la prévenue est revenue sur les quatre années qu’elle a passées aux côtés d’Idrissa Thiongane. Selon elle, ce dernier s’était présenté comme un douanier célibataire âgé de 45 ans. Elle explique qu’au début, elle avait refusé les rapports sexuels qu’il lui proposait, mais qu’elle avait fini par céder. “Il me disait qu’il était seul, qu’il avait des maux de tête à cause du désir”, a-t-elle expliqué. Elle affirme que, par la suite, il lui remettait des comprimés après chaque rapport. Ces pilules auraient entraîné une prise de poids et, à un moment, une absence de règles. C’est encore lui, dit-elle, qui l’a accompagnée chez un gynécologue, lequel lui a prescrit d’autres pilules. Aucun certificat médical n’a cependant été produit à l’audience, pour corroborer cette partie des faits.
Mais Fatoumata s’est retrouvée devant la barre du tribunal des flagrants délits de Dakar, pour avoir collecté et diffusé des vidéos intimes de son petit ami. Elle reconnaît l’avoir filmé alors qu’il était nu. Elle soutient qu’il avait donné son accord et que les vidéos étaient conservées à sa demande, pour être regardées “dans les moments de solitude”.
Cependant, la relation s’est dégradée après une révélation fortuite. Lors d’une conversation, Idrissa mentionne un certain Doudou Thiongane. La prévenue, disposant de son numéro, contacte cet homme et découvre alors qu’Idrissa Thiongane est son père. C’est ainsi qu’elle apprend que son petit ami est marié et père de famille. En plus de cette découverte fracassante, son amoureux n’est pas douanier, mais chauffeur d’un douanier. “J’étais en colère. Il m’avait promis le mariage”, a-t-elle expliqué au tribunal.
Se sentant trahie, elle décide de publier une vidéo intime sur Facebook et d’en envoyer des copies directement à la femme et à la fille d’Idrissa Thiongane. Interrogée sur ses motivations, elle a reconnu avoir agi dans un esprit de vengeance, après que l’homme avait cessé de répondre à ses appels.
Le procureur a souligné la gravité des faits et leurs conséquences sur les proches de la victime. “Imaginez l’effet que ces images peuvent avoir sur ses enfants”, a-t-il lancé, rappelant que l’homme avait vu son intimité exposée publiquement.
La présidente du tribunal a interrogé la prévenue sur les raisons qui l’ont poussée à entretenir une relation avec un homme bien plus âgé qu’elle. “Vous pensiez pouvoir profiter de son argent. Il a certes perdu, mais vous avez aussi perdu votre virginité et votre liberté”, lui a-t-elle lancé, avant de rappeler les responsabilités de chacun.
Le tribunal a finalement déclaré Fatoumata Camara coupable des faits qui lui sont reprochés. Elle a été condamnée à deux ans de prison avec sursis et à une amende de 100 000 F CFA.