NETTALI.COM - Placée sous mandat de dépôt depuis le 21 mai dernier dans le cadre d’une enquête pour détournement présumé de deniers publics, blanchiment de capitaux et association de malfaiteurs, l’ancienne ministre des Mines et de la Géologie, Aïssatou Sophie Gladima, a été de nouveau entendue ce mercredi par les magistrats instructeurs de la Haute Cour de Justice.

Selon des sources judiciaires proches du dossier, l’audition au fond de l’ex-membre du gouvernement a duré près de quatre heures. Un long interrogatoire durant lequel Aïssatou Sophie Gladima aurait répondu sans détour à toutes les questions, tout en maintenant fermement sa ligne de défense : elle nie catégoriquement les faits qui lui sont reprochés.

Calme et déterminée, l’ancienne ministre a déclaré qu’elle n’avait commis aucun des actes pour lesquels elle est aujourd’hui poursuivie. « Je n’ai rien détourné, rien blanchi, et je ne suis mêlée à aucune association de malfaiteurs », aurait-elle soutenu, selon une source judiciaire. Elle considère cette affaire comme une épreuve personnelle qu’elle traverse avec foi et résignation, affirmant que seul Dieu décidera de son issue.

Profitant de cette comparution, ses avocats ont introduit une requête en liberté provisoire. Ils estiment que leur cliente présente toutes les garanties de représentation nécessaires et qu’elle reste entièrement disponible pour continuer à coopérer avec la justice.

« Notre cliente n’a jamais cherché à fuir. Elle est une personnalité publique, connue et facilement localisable. Rien ne justifie son maintien en détention », a plaidé un membre de la défense, qui se dit confiant quant à l’issue de cette procédure.

La chambre d’instruction de la Haute Cour de Justice devrait se prononcer sur cette demande dans les prochains jours. Pour rappel, le préjudice provisoire estimé dans ce dossier s’élève à 193,07 millions de francs CFA.

Cette affaire, qui implique l’une des figures féminines les plus en vue de l’ère Macky Sall, intervient dans un contexte où plusieurs anciens hauts responsables sont confrontés à la justice dans le cadre d’affaires de gestion financière présumée douteuse. Le dossier Gladima s’inscrit ainsi dans la dynamique actuelle de reddition des comptes initiée par les nouvelles autorités, désireuses de rompre avec ce qu’elles considèrent comme des pratiques opaques du passé.

La suite de la procédure sera scrutée de près, aussi bien par la classe politique que par l’opinion publique, dans un climat marqué par la volonté officielle d’assainir la gouvernance et de restaurer la confiance des citoyens dans les institutions.