NETTALI.COM- Clôturé ce lundi en présence du ministre de l’Intérieur et de milliers de fidèles, le pèlerinage marial de Popenguine a été marqué par un vibrant appel à la paix, à l’unité nationale et au dialogue interreligieux. Mgr André Guèye, archevêque de Dakar, a salué l’engagement de l’État et réaffirmé la portée universelle de Marie, invoquée comme Notre-Dame de l’Espérance.

C’est dans une atmosphère de recueillement et de ferveur que s’est achevé le pèlerinage marial de Popenguine, l’un des plus grands rendez-vous spirituels du pays. La cérémonie de clôture a réuni, aux côtés des pèlerins, des autorités civiles, religieuses et coutumières, ainsi que le ministre de l’Intérieur venu représenter le chef de l’État.

Dans son adresse finale, Mgr André Guèye a exprimé sa reconnaissance envers les autorités publiques pour leur appui constant . « Merci pour le soutien sans faille de l’État à ce rendez-vous de foi », a-t-il déclaré, saluant particulièrement la contribution personnelle du président de la République et celle, « généreuse », de la Première dame.

Il a également loué l’installation d’un camp médical pour les pèlerins, un geste « à forte portée sociale et spirituelle ».

Marie, figure de rassemblement pour tous les croyants

L’archevêque de Dakar a rappelé la vocation fédératrice de Marie, vénérée à Popenguine sous le nom de Notre-Dame de l’Espérance. « Elle n’appartient pas qu’aux chrétiens. Elle écoute et protège tous les adorateurs du vrai Dieu », a-t-il affirmé.

Il a salué la présence et la ferveur de nombreux musulmans venus eux aussi rendre hommage à Marie, symbole de paix et de fraternité.

Appel au dialogue national et interreligieux

Mgr Guèye a profité de cette tribune pour encourager la poursuite du Dialogue national entamé au Sénégal, en saluant les premiers acquis. « Ces consensus sont porteurs d’espoir pour une gouvernance plus moderne, plus transparente et plus efficace », a-t-il souligné en citant le ministre de l’Intérieur.

Mais au-delà de la politique, l’archevêque appelle à transformer cette dynamique en un véritable pacte de réconciliation nationale, impliquant toutes les composantes de la société : religieux, société civile, patronat, syndicats et jeunesse.

La laïcité sénégalaise, un modèle à préserver

Autre temps fort de son discours : un plaidoyer appuyé en faveur de la laïcité à la sénégalaise, qu’il considère comme une « richesse réelle ». « La laïcité fait partie de l’identité singulière de notre jeune démocratie », a-t-il rappelé, reprenant les mots de l’ancien président Abdou Diouf lors de la visite du pape Jean-Paul II en 1992. « Elle ne saurait signifier une distance entre des personnes qui s’ignorent, ni une condescendance d’une majorité envers une minorité », souligne le religieux.