NETTALI.COM - Au terme du dialogue national sur le système politique sénégalais, l’opposition ayant participé aux assises de Diamniadio a invité le président Bassirou Diomaye Faye à poser des actes d’apaisement et de concorde nationale. Elle réclame notamment la libération des détenus pour délit d’opinion et des garanties pour les libertés démocratiques.

Clôturé mercredi à Diamniadio, le dialogue national initié par le président Bassirou Diomaye Faye continue de susciter des attentes. À l’issue des travaux, le groupe de l’opposition ayant participé "sans préalable" à ces concertations, a lancé un appel solennel au chef de l’État, l’exhortant à poser des actes d’ouverture et de réconciliation nationale.

Cheikh Tidiane Gadio qui s’exprimait au nom du groupe, a ainsi invité le président à utiliser "tous les leviers à sa disposition pour faciliter la libération immédiate des jeunes chroniqueurs et de toutes les personnes détenues pour délit d’opinion". Parmi les cas cités figurent ceux d’Abdou Nguer, Oumar Sow, Assane Diouf, et plusieurs autres activistes incarcérés.

L’ancien ministre des Affaires étrangères a souligné que la participation de l’opposition à ce dialogue constituait "un acte fort" en faveur de la consolidation démocratique et de la correction des failles institutionnelles. Il a rappelé qu’historiquement, les dialogues politiques sénégalais ont toujours été marqués par des gestes d’apaisement et de bonne volonté de la part des autorités.

Le groupe de l’opposition a également exhorté le président Diomaye Faye à assumer pleinement son rôle de garant de l’unité nationale, citant ses propos lors de l’ouverture des assises : "Mon rôle est de tendre la main à toutes et à tous, pour rassurer, rassembler, apaiser et réconcilier afin de conforter la paix et la stabilité indispensables au développement économique de notre pays."

Cheikh Gadio et ses camarades ont aussi attiré l’attention sur l’état de droit, appelant à ce qu’il soit compatible avec la protection des libertés fondamentales. Ils ont demandé au chef de l’État d’inviter la justice, forte de son indépendance, à accompagner cette dynamique de pacification en mettant fin aux longues détentions provisoires de responsables politiques, d’anciens députés et hauts fonctionnaires.

Par ailleurs, le groupe s’est inquiété des restrictions visant la presse, dénonçant les convocations régulières de journalistes et les suspensions arbitraires de médias. Ils ont plaidé pour que le président Faye se fasse le protecteur de toutes les libertés, notamment celle de la presse, pilier de la démocratie sénégalaise.

Enfin, Cheikh Tidiane Gadio a insisté sur la nécessité de réformer en profondeur la Haute Cour de justice, afin de renforcer la confiance des Sénégalais dans les institutions républicaines.

"De telles mesures fortes, suite à ce dialogue national, rejoindraient les grandes décisions de ses prédécesseurs dans les mêmes circonstances, pour restaurer la confiance des citoyens dans notre système politique", a conclu l’ancien chef de la diplomatie sénégalaise.