NETTALI.COM - La décision du président de l’Assemblée nationale, El Malick Ndiaye, d’équiper les députés de véhicules de luxe, continue de susciter des remous. Cette fois, ce sont deux figures majeures du secteur automobile sénégalais, Serigne Mboup (CCBM) et Mbaye Guèye (EMG) qui sont montés au créneau.
Les deux concessionnaires ont saisi Pierre Goudiaby Atépa, président du Club des Investisseurs Sénégalais (CIS), pour dénoncer un processus jugé inéquitable et opaque. Ils reprochent au président de l’Assemblée d’avoir modifié un appel d’offres déjà clôturé, en y intégrant des multinationales telles que CFAO et Caetano. Une manœuvre qui aurait été justifiée, selon El Malick Ndiaye, au nom de la « crédibilité » de l’opération, au détriment des entreprises locales pourtant compétentes et bien établies.
Dans une lettre adressée à Atépa, les deux chefs d’entreprise réclament plus de transparence dans l’attribution des marchés publics, la publication systématique des appels d’offres et l’instauration d’une politique d’achats publics plus patriotique, afin de soutenir les entreprises nationales et de préserver les intérêts économiques locaux.
Cette polémique relance le débat sur la gestion des deniers publics et la préférence nationale dans les marchés étatiques. Elle intervient dans un contexte où plusieurs acteurs économiques sénégalais appellent à un meilleur accès aux marchés publics pour les entreprises locales, face à une concurrence étrangère souvent favorisée.
Pour l’heure, El Malick Ndiaye n’a pas encore officiellement réagi à ces nouvelles accusations, mais cette affaire risque de raviver les critiques sur les pratiques d’attribution des marchés au sommet de l’État.