NETTALI.COM - Sale temps pour Alioune Kandji, plus connu sous le nom de Major Kandji, qui est entre les mains des limiers de la Sûreté urbaine du commissariat central de Dakar, depuis le vendredi 30 mai en fin d'après-midi. Ce dernier, selon nos informations, était convoqué à la Sûreté urbaine le 2 juin prochain à 10 h. Mais hier vendredi, l'ancien gendarme à la retraite, après réception de sa convocation, a décidé de se rendre à la SU pour en connaître les raisons. Il a été arrêté.
Selon nos sources, les policiers ont agi en exécution d’un mandat d'arrêt émanant du juge d'instruction en charge du premier cabinet près le tribunal de grande instance (TGI) de Kaolack. Le major a été transféré à Kaolack, la nuit. Nous avons pu joindre Major Kandji qui a levé un coin du voile de cette affaire. “C’est une affaire qui date de 2018. C’est l’état du Sénégal qui liquidait le patrimoine de la régie des chemins de fer. J’étais chargé de la sécurité comme agent. Ils ont liquidé les régies de Mbacké, Dahra, Kaolack. Moi, j’ai des maisons à Kaolack à Mbacké qui me reviennent de droit. Donc, A Kaolack, ils ont fait un lotissement avec l’autorisation du Domaine, du Cadastre. Comme ils doivent me payer, chaque fois après les opérations, j’ai préféré prendre un terrain. Je voulais faire un commerce. Un commerçant voulait l’affaire. Je lui ai dit que c’est la liquidation qui donne le terrain”.
Il ajoute : “Effectivement, la liquidation lui a donné le terrain, constaté par huissier. Le commerçant au lieu d’utiliser le terrain l’a vendu à 100 millions. La mairie de Kaolack a été mise courant. Elle lui a reproché de faire de la spéculation, car on lui avait donné le terrain à 25 millions. Le maire l’a empêché de vendre . Il a porté plainte. Une enquête a été faite. Le procureur Doudou Cissé Diouf l’a classée sans suite”. D’autant que de l’argent a été remis au plaignant devant témoin. Major Kandji renseigne que “le liquidateur est ensuite décédé de la Covid”.
Mais à sa grande surprise le procureur Cheikh Dieng a repris le dossier. “Le commissaire lui a dit que l’affaire a fait l’objet d’une enquête classée et que le liquidateur est décédé. Ils ont entamé des auditions. Moi j’ai dit que je ne réponds pas, c’est l’Etat qui répond. Car la liquidation est décidée par arrêté ministériel”. Dans le cas d’espèce, il souligne que c’est le ministre Abdoulaye Daouda Diallo qui a pris l’arrêté. Ainsi, il ne comprend pas qu’on lui présente “un mandat d’arrêt de juillet 2024 antidaté”, selon ses dires.
Il conteste les infractions, notamment l’outrage à commandant de la force publique dans l'exercice de leurs fonctions, étant entendu que c’est le “commissaire Aliou Ba qui (l)’a entendu”. Il est convaincu qu’il s’agit d’une commande politique, car assène-t-il : “Au pénal, ils ne peuvent pas transiger. Pour les faits et il y a prescription. Il y a extinction, suite à une transaction”.
Marié et père de neuf enfants, il est poursuivi pour association de malfaiteurs, escroquerie, faux et usage de faux, diffusion de fausses nouvelles, outrage à magistrat, outrage à commandant de la force publique dans l'exercice de leurs fonctions. Des faits prévus et punis par les articles 238, 239, 379, 137, 255, 195, 196 et 197 du Code pénal.
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