NETTALI.COM - Dans une correspondance adressée au ministre des Finances, l’avocat de l’homme d’affaires Khadim Bâ dénonce des erreurs fatales de l’administration douanière et demande que le ministre d’État Al Amine Lô, ancien directeur national de la BCEAO, soit cité comme témoin. Un rapport d’expertise pointe de graves irrégularités dans la procédure.
L’affaire Khadim Bâ, du nom de l’homme d’affaires sous mandat de dépôt depuis octobre 2024 pour plusieurs chefs d’accusation, prend une nouvelle tournure. Dans une lettre adressée au ministre des Finances et du Budget, Cheikh Diba, son avocat Me Djiby Diallo dénonce des défaillances graves dans le traitement du dossier par l’administration douanière et les services bancaires.
Me Diallo s’appuie sur les conclusions du rapport du cabinet CECOGEX, qui relèvent notamment que les services douaniers n’auraient pas consulté le bureau Dakar-Pétrole, spécialisé dans les hydrocarbures, où se trouvaient pourtant les documents nécessaires pour authentifier les opérations.
Plus encore, l’avocat indique que toutes les transactions avaient été effectuées en CFA avec l’autorisation de la BCEAO, sous la signature de M. Al Amine Lô, alors directeur national de l’institution bancaire. Ce dernier, aujourd’hui ministre d’État auprès du président de la République, pourrait être cité comme témoin-clé dans cette affaire, selon la défense.
Me Djiby Diallo soutient que Khadim Bâ n’a jamais été l’importateur effectif des marchandises, ni le déclarant en douane ou la banque chargée des vérifications. Il dénonce ainsi une confusion juridique dans les accusations portées, notamment sur le délit de non-rapatriement de devises, qui ne concernerait pas les contrats de représentation, mais les exportations de marchandises.
Le rapport du CECOGEX va plus loin, évoquant des nullités manifestes de forme et de fond dans le procès-verbal d’infraction, ainsi que des risques de faux de la part des agents verbalisateurs. Des éléments qui pourraient relancer le débat autour de cette affaire à forte portée politico-économique.