NETTALI.COM - Réunis ce vendredi 23 mai 2025 dans les rues de Dakar, plusieurs militants et activistes ont exigé du gouvernement la criminalisation de l’homosexualité au Sénégal. En première ligne, Karim Xurum Xax a rappelé au Premier ministre Ousmane Sonko son engagement pris à maintes reprises avant son accession à la primature. Les manifestants dénoncent un silence politique et préviennent que le 28 mai prochain marquera un tournant dans leur mobilisation.
La pression s’accentue sur le gouvernement d’Ousmane Sonko. Ce vendredi 23 mai 2025, des centaines de Sénégalais se sont rassemblés dans les rues de Dakar pour exiger la criminalisation de l’homosexualité, lors d’une manifestation organisée par plusieurs mouvements citoyens et associations religieuses. En tête de cortège, le leader du mouvement Nitou Deugue, Karim Xurum Xax, a directement interpellé le Premier ministre, l’accusant de ne pas tenir sa parole.
« La parole donnée est sacrée », a martelé le jeune activiste devant une foule de manifestants, rappelant qu’Ousmane Sonko, alors opposant et leader de Pastef, s’était engagé publiquement à faire adopter une loi criminalisant l’homosexualité au Sénégal. « Aujourd’hui, il est chef du gouvernement et majoritaire à l’Assemblée nationale, mais jusqu’ici, il n’a rien fait », a dénoncé Karim Xurum Xax.
Le ton s’est durci au fil de la mobilisation. Pour les organisateurs, il ne s’agit pas simplement de renforcer les sanctions existantes contre l’homosexualité, déjà réprimée par le Code pénal sénégalais, mais de criminaliser explicitement l’acte lui-même par un texte spécifique.
« Le Sénégal dit non à l’homosexualité. Nous réclamons la criminalisation de cette abomination. Et attention, criminalisation ne signifie pas durcissement de peine. Nous exigeons un texte clair et distinct », a précisé Karim Xurum Xax, rejetant toute ambiguïté autour de leur revendication.
Parmi les intervenants, l’activiste Abou Diallo a, lui aussi, fustigé le silence des responsables politiques sur cette question qu’il qualifie de « sujet tabou ».
« On ne les entend pas, c’est comme si ce débat dérangeait alors que le peuple est clair sur sa position », a-t-il lancé, avant de brandir une menace :
« Le 28 mai prochain, le seul dialogue qu’il y aura, c’est celui de la criminalisation de l’homosexualité. »
Présent également à la manifestation, Mame Makhtar Guèye, figure de l’ONG islamique Jamra, a estimé que l’homosexualité prenait des « proportions inquiétantes » dans le pays et a invité le président Bassirou Diomaye Faye et son Premier ministre à respecter leurs engagements de campagne.
Alors que les tensions politiques restent vives et que les sujets de société comme celui-ci ravivent les clivages, le gouvernement reste, pour l’heure, silencieux sur la date d’examen d’un éventuel projet de loi.