NETTALI.COM - Le chemin de croix continue pour l’avocat Me Moussa Diop qui est attendu ce jeudi 14 décembre 2023 chez le procureur. Nos sources assurent qu’il doit être présenté devant le parquet. Les choses se corsent donc pour le candidat à la Présidentielle qui risque fort d’être placé sous mandat de dépôt.

Les enquêteurs de la Sûreté urbaine ont bouclé leur enquête et vont devoir présenter le "paquet" au parquet, ce jeudi. Sauf si le procureur en décide autrement pour des raisons de dernière minute.

L’ancien ministre Aly Ngouille Ndiaye et Ousmane Cissé, directeur général de la Société des mines du Sénégal (Somisen) ont tous les deux été longuement auditionnés hier par les éléments du commissaire Sangharé. Tous les deux ont enfoncé Moussa Diop.

Ce dernier, qui a accusé les plus hautes autorités de l’État d’avoir signé un contrat "clandestin" sur une mine de diamant au profit de Jean-Claude Mimran, patron de la Compagnie sucrière sénégalaise (CSS), est resté constant dans ces accusations et déclare faire confiance à ses sources. Malgré les multiples relances, l’avocat n'aurait pas varié dans ses propos. Seulement, les enquêteurs ont été très intrigués par la qualité des documents brandis qui ne présentent ni d’en-tête ni de numéro d’enregistrement, comme nous l’écrivions, mercredi 13 décembre.

Visé directement par les propos de l’ancien directeur général de la société nationale de transport Dakar Dem Dikk, l’ancien ministre chargé des Mines a mis en exergue les contradictions de dates et autres légèretés qui installent les déclarations de l’avocat-politicien dans les limites de la puérilité.

Aly Ngouille Ndiaye a déposé une plainte pour que la justice puisse tirer cette affaire au clair. Devant les enquêteurs, il a confirmé sa plainte et a dit aux enquêteurs toute sa disponibilité à répondre à toute question qui lui sera posée sur le sujet.

Le directeur général de la Somisen, également directeur des Mines et de la Géologie de 2011 à 2019, a repris l’essentiel de ses déclarations et listé des "contrevérités" de l’avocat candidat à la Présidentielle. Ousmane Cissé informe que le 1er décembre 2016, l’appellation du département chargé des mines avait changé pour devenir ministère de l’Industrie et des Mines. Ce n’était plus ministère de l’Énergie et des Mines, comme indiqué dans les documents brandis par Me Diop.

Outre cette remarque de forme, le spécialiste du secteur a servi des arguments dans le fond, pour laver à grande eau les autorités indexées par le politicien. En premier lieu, il prétend que le chef de l’État ne délivre pas de titres miniers de reconnaissance ou de recherche. Ensuite, selon Ousmane Cissé, contrairement aux allégations de Me Diop, le président Macky Sall ne pouvait pas être à Paris, car il était à Dakar pour la visite officielle au Sénégal, du 28 février au 2 mars 2018, de SEM Recep Tayyip Erdogan, Président de la République de Turquie. Et ce n’est pas tout.

En sus des arguments tirés du code, l’ancien directeur des Mines et de la Géologie déclare : "La société citée dans la "lettre" de Me Diop est inconnue du registre des titres miniers du Sénégal. Seules deux sociétés minières détenaient des permis de recherche de diamant. Il s'agit de 2SH à Wassangara (2016) et de ICT à Ylimalo (2018) à Kédougou.”

Le groupe Mimran est également monté au créneau pour réfuter catégoriquement l’information et balayer d’un revers de main les documents brandis par l’avocat. "Le groupe Mimran dément fermement ces allégations mensongères qui ne reposent sur aucun fait matériel avéré".

Pour "convaincre" son auditoire, Me Diop s’est livré également, avec emphase, à la lecture et à des commentaires de "correspondances" qu’auraient échangées les parties et qu’il prétend détenir comme preuves. Sur ce chapitre des "courriers imaginaires", le groupe précise que "Jean-Claude Mimran n’a jamais échangé de correspondances avec monsieur Aly Ngouille Ndiaye sur ce sujet. En vérité, les diamants de Maitre Moussa Diop sont à rechercher dans une mine de mensonges bruts qu’il exploite à des fins politiciennes", lit- on dans le communiqué.

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