NETTALI.COM - Cette candidature est tout sauf une surprise, alors que M. Poutine règne sur la Russie depuis près d’un quart de siècle. Aucun rival ne paraît en mesure de lui barrer la route, presque tous les opposants d’envergure ayant été emprisonnés ou poussés à l’exil.

Le président russe, Vladimir Poutine, a annoncé vendredi 8 décembre qu’il se présentait à l’élection présidentielle prévue le 17 mars 2024, ont rapporté les trois grandes agences de presse russe.

L’annonce a été faite en marge d’une cérémonie de remises de décoration au Kremlin, d’après ces médias. Selon l’agence RIA Novosti, M. Poutine a dit être candidat à un cinquième mandat au Kremlin à un combattant en Ukraine, Artiom Joga.

« Notre président n’a jamais fui et ne fuira jamais ses responsabilités. Aujourd’hui, il l’a de nouveau prouvé », a réagi sur Telegram Valentina Matvienko, la présidente de la chambre haute du Parlement.

Cette candidature est tout sauf une surprise, alors que M. Poutine règne sur la Russie depuis près d’un quart de siècle. Aucun détracteur du Kremlin ne devrait être en mesure de se présenter au scrutin, alors que les autorités répriment depuis des années l’opposition. Cette répression s’est accélérée avec l’offensive en Ukraine.

A 71 ans, le dirigeant russe a le droit, grâce à une réforme constitutionnelle controversée de 2020, de se présenter en 2024, puis en 2030, rendant théoriquement possible son maintien au pouvoir jusqu’en 2036, quand il aura 84 ans.

Au pouvoir depuis 2000

Le scrutin se tiendra le 17 mars, peu après le deuxième anniversaire du lancement de l’offensive en Ukraine, toujours en cours, et à la veille du dixième anniversaire de l’annexion par la Russie, en 2014, d’un premier territoire ukrainien, la péninsule de Crimée.

Après une année 2022 marquée par des revers sur le front et une volée de sanctions occidentales, Vladimir Poutine apparaît fin 2023 en meilleure posture avec l’échec de la contre-offensive lancée cet été par l’Ukraine, l’effritement du soutien européen et américain à Kiev et le redressement de l’économie nationale.

La quasi-totalité des opposants d’envergure, à l’exemple du militant anticorruption Alexeï Navalny, ont été jetés en prison ou poussés à l’exil et toute critique de l’assaut contre l’Ukraine est sévèrement réprimée.

M. Poutine a été président de 2000 à 2008 et l’est de nouveau depuis 2012. Touché par la limite de mandat, il avait cédé le Kremlin de 2008 à 2012 à un allié, Dmitri Medvedev, mais était resté en tant que Premier ministre l’homme fort de la Russie.

La Commission électorale russe a annoncé vendredi que le scrutin se tiendra sur trois jours, du 15 au 17 mars, une pratique instaurée pendant la pandémie de Covid-19, mais dénoncée par l’opposition comme un moyen de faciliter les fraudes. L’élection se déroulera également dans les régions ukrainiennes occupées par la Russie, où la loi martiale est actuellement en vigueur.