NETTALI.COM- Mame Boys Diao n'approuve pas l'idée du report de la présidentielle de février 2024 agitée par Boubacar Camara d'autant plus qu'il reste convaincu qui passera l'étape du parrainage. Le maire de Kolda et candidat déclaré qui émet des doutes quant à l'impartialité de la Cena plaidé pour une élection inclusive.

Le maire de Kolda et candidat à la candidature des élections du 25 février sous la bannière de la coalition pour un Sénégal nouveau est revenu sur l’actualité en général devant le plateau de jury du dimanche de ce 12 octobre 2023.  S’agissant de la question des parrainages, l'ex directeur général des impôts et domaines est optimiste pour ce test. Mame Boye Diao reste convaincu qu’il passera cette étape qu’il trouve cependant délicate. « Il n’est pas envisageable pour moi de ne pas passer l’étape des parrainages. Je suis maire de Kolda pour régler les préoccupations des Koldois. Donc, les Koldois vont régler ce problème. Le parrainage est très délicat mais avec l’expérience que nous en avons eu ce qui m’importe c’est d’avoir des parrains sûrs pour être certain de passer. Parce qu’il n’est pas évident d’avoir 60.000 parrains sûrs dans ce pays. A l’heure où je vous parle les délégations régionales sont en train de faire leur compilation c’est en bon droit avant même le terme de l’objectif j’atteindrais l’objectif fixé. Je n’accepterai pas qu’on crée un prétexte tel qu’il soit ou à défaut je prendrai les mesures qu’il faut pour y faire face » a-t-il affirmé.

Eviter de créer les germes d'une contestation électorale 

Concernant la polémique suscitée sur la Commission électorale nationale autonome (Cena) suite au remplacement de ses 12 membres par décret suite à la décision favorable qu’ils ont donnée au candidat Ousmane Sonko,  Mame Boye Diao estime que le droit doit être dit pour tout le monde. « Sur les mécanismes de compétition électorale pour un instrument qui est là depuis 2005, il faudrait qu’on respecte tous les mécanismes de compétition. Si la CENA doit être renouvelée c’est prévu par la loi et les mécanismes de renouvellement sont prévus par la loi. Et vous savez qu’on ne peut pas renouveler intégralement la CENA parce qu’il y’en a dont les mandats ne sont pas arrivés à expiration » dit-il.

Ainsi, il invite le Président à régler la question de l’appartenance politique éventuelle qui est aujourd’hui née de la composition du dernier décret qu’il a pris pour les nouveaux membres de la CENA. Pour lui, il ne faudrait pas qu’on crée tout de suite les germes d’une contestation électorale plus tard.

Non sans ajouter que si les préalables sont respectés, il pourra  avoir confiance au fichier électoral. « S’il y en a qui ont été partisans résolument il n’est pas trop tard de bien faire. Qu’on les écarte. Donc, qu’on respecte la loi. S’il y’a une seule personne dont le mandat n’est pas arrivé à expiration, remettons en place les bons outils. Le jeu électoral est une affaire sérieuse » soutient-il.

Le report de la Présidentielle nous ramènerait vers le catalogue d’une République bananière.

Par ailleurs, sur le même plateau ,le leader du Parti pour la construction et la solidarité (Pcs) / Jengu Tabax, Boubacar Kamara, avait estimé que toutes les conditions ne sont pas réunies pour la tenue du scrutin  prévue le 25 février 2024. En lieu et place il avait plaidé pour un report des élections. Le maire de Kolda ne partage pas le même avis. « La proposition de Boubacar Camara est basée sur quoi ? se questionne-t-il. Il est d’avis que quels que soient les actes qui sont en train d’être posés, reculer les élections présidentielles d’une journée écornerait le plus gravement au monde l’image de notre pays dans le monde et nous ramènerait vers le catalogue d’une République bananière.  Nous devons tenir cette élection à bonne date et celui qui sera choisi par les sénégalais gouvernera le Sénégal» fulmine-t-il.

Il rappelle : « En 2000 ça été dit que les conditions d’une élection transparente et inclusive n’étaient pas réunies. Pourtant, on a tenu de très belles élections qui ont abouti à la première alternance. En 2012 aussi vous vous rappelez qu’il y avait des candidats qui ont prôné ça. Nous ne sommes pas une République bananière ».

Aussi, poursuit-il,  le Sénégal est vu quand même dans le monde comme une République sérieuse. « Même si on peut penser que son image a été écornée, nous sommes quand même une référence en matière de démocratie. Nos référentiels en matière de démocratie, c’est la tenue à bonne date de deux grandes élections. C’est l’élection présidentielle et les élections législatives. Parce que c’est elles qui ont permis énormément d’avancées démocratiques qui nous ont mis au-devant de l’Afrique démocratique en ayant la première alternance en 2000 en ayant aussi une alternance en 2012. Ceci n’a été possible parce que nous avons laissé les sénégalais s’exprimer » a-t-il ajouté.

Avant d’arguer qu’il Il ne faut pas dévoyer au nom d’intérêt égoïste politique, il ne faut pas dévoyer ce qui est l’image de notre pays dans le monde. « Le Sénégal est un pays respecté parce que nous pensons que les instruments de compétition sont connus et que l’élection permet aux sénégalais de s’exprimer. Nous vivons dans un pays qui depuis deux ans ou trois ans est dans une tension perpétuelle. Même s’il n’y a pas de manifestations, tout le monde sait qu’il n’y a pas un apaisement des cœurs. L’élection présidentielle donne une bouffée d’air parce que donnant un nouvel espace d’expression aux sénégalais, donnant un nouvel élan d’espoir au peuple parce qu’élisant un nouveau président. Il faut qu’on soit sérieux » a t-il exprimé sur le plateau de Jdd.

En réponse  à ceux qui disent qu’il ne faut pas accorder du crédit à la classe politique qui a accompagné Macky Sall , Mame Diao de répondre :  « Alors n’accordons de crédit à aucune classe politique. Parce que tous ces candidats émanent presque tous d’un régime à quelques exceptions près. Si appartenir à une gouvernance avec Macky Sall disqualifie quelqu’un pour une candidature je voudrais que de la même manière que ceux qui ont exercé une quelconque responsabilité avec Wade soient disqualifiés et ceux qui étaient avec Senghor et Diouf soient aussi disqualifiés. Si vous le faites, je suis d’accord ».