NETTALI.COM - Convoqué par le juge du troisième cabinet d’instruction du tribunal de grande instance de Dakar, Cheikh Hadjibou Soumaré a été entendu dans le fond ce mercredi. Une audition qui entre dans le cadre de l’instruction ouverte, suite à des allégations faites à travers une lettre ouverte adressée au chef de l’Etat, Macky Sall, interpellant ce dernier sur un supposé versement d’un montant de 7,9 milliards F Cfa en faveur de la Française Marine Le Pen. A sa sortie d'audition, il a donné un conseil à Macky Sall.

 “N’écoutez pas ceux qui divisent.  N’écoutez pas les va-t-en-guerre. Vous  êtes le  Président de tous les Sénégalais. Soyez celui qui rassemble. Méfiez-vous des gens qui ont traversé tous les pouvoirs et qui sont en train de vous dire des choses qui sont inexactes. Soyez courageux et dites que vous n’êtes pas candidat à la Présidentielle et je suis persuadé qu’il n’y aura plus de jeunes morts. Toutes les guerres se sont terminées par des négociations. Et nous sommes dans une situation de  conflits politiques», a lancé Cheikh Hadjibou Soumaré, à la suite de son audition dans le fond par le juge du 3e cabinet. 

Il a refusé, toutefois, de se prononcer sur son face à face avec le magistrat instructeur. “Nous sommes en procédure judiciaire. Je suis  sous contrôle judiciaire et vous savez les astreintes du contrôle judiciaire. Je respecte les institutions de mon pays et j’ai confiance en la justice de mon pays.  Fort de cela,  je ne peux pas aller à l’encontre de sa décision.  C’est pourquoi je ne souhaite plus évoquer ce dossier”, fait-il savoir.

Premier ministre du Sénégal de 2007 à 2009, Cheikh Hadjibou Soumaré, 71 ans, a été entendu le 9 mars 2023 au commissariat central de Dakar et placé en garde à vue par la Sûreté Urbaine. Dans une lettre ouverte devenue virale, celui qui fut aussi président de la Commission de l’Union Économique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) avait insinué que le président Macky Sall aurait remis un montant de 12 millions d’euros (7,9 milliards de FCFA) à Marine Le Pen, leader de l’extrême droite, récemment en visite au Sénégal.

Des allégations faites au conditionnel et à la forme interrogative qui vaudront à leur auteur d’être entendu en exécution d’un soit-transmis du Parquet près le tribunal de Dakar. Suite à la publication de cette lettre ouverte, le gouvernement avait réagi une première fois par la voix de son porte-parole, le ministre Abdou Karim Fofana, condamnant des « insinuations, lâches et sans fondement".

Il a été déféré au parquet le vendredi 10 mars 2023 par la Sûreté Urbaine après une nuit passée en garde à vue.  Inculpé pour diffamation et diffusion de fausses nouvelles, il a été placé sous contrôle judiciaire.