NETTALI.COM - La justice est indépendante. C’est l’avis du Médiateur de la République Demba Kandji. Devant le Jury du dimanche, il dit assumer toutes les décisions qu’il a eues à rendre et a le sentiment d’un devoir accompli.

La justice est attaquée de tous bords depuis quelque temps. L’indépendance des magistrats est remise en cause surtout par certains hommes politiques qui ont maille à pâtir avec la justice. Le magistrat Demba Kandji dénonce et regrette ces attaques dirigées contre la Justice. Il dit assumer toutes les décisions qu’il a prises durant sa carrière de juge.  « Je n’ai jamais eu à regretter une décision de justice que j’ai rendue. Je fais mon travail et j’ai toujours eu le sentiment du devoir accompli », se glorifie-t-il.

Revenant sur les critiques et la problématique question de l'indépendance de la justice, l'ancien Premier président de la Cour d'appel de Dakar déclare : « on a été formé pour être critiqué. C’est un autre monde et il faut l’assumer. L’indépendance de la justice, on la réclame, on la veut et on n'en a jamais assez. Le magistrat la réclamera comme ça et le justiciable également. Parce que le passage qu’il faut emprunter pour aller vers une bonne justice c’est le sentiment d’avoir devant soi un magistrat indépendant, un magistrat impartial. C’est un débat sur lequel on a toujours du mal à s’épancher. Parce qu’on ne le finit jamais».

Il ajoute : « je pense que notre justice est indépendante parce que notre Constitution dans son article 90 dit que les juges sont indépendants. Ils sont inamovibles. Et cette déclamation de la Constitution est reprise dans les dispositions de l’article 6 du statut des magistrats ».

Selon lui, en tant que citoyen, là où il voudrait que les choses évoluent ce n’est pas la présence du chef de l’Etat dans le Conseil supérieur de la magistrature. Ce n’est pas, non plus, la présence du ministre de la Justice comme vice-président dans ce conseil. «Le président est élu au suffrage universel et a le pouvoir de nommer à tous les emplois. Pour autant, il n’est pas la fontaine de la justice. A chaque fois que les magistrats se sont accordés, il a tranché dans le sens décidé. Je n’ai jamais vu un débat dans lequel la voix du président a été mêlée. Il faut affecter un édifice à ce conseil supérieur de la magistrature. L’indépendance existe parce que les textes existent », dit-il.

Avant de renchérir : « on a été formé pour rendre la justice au nom du peuple. Maintenant après avoir rendu justice, il faut accepter d’être jugé soi-même. Ne jugez pas si vous ne voulez pas être jugé ». A l’en croire, aucune justice n’est à l’abri de la défiance y compris les plus grandes traditions de justice.  Il rappelle que ce sont 550 hommes et femmes qui rendent quotidiennement la justice sans reproche. Maintenant, relève-t-il : « les procès médiatisés, je ne vais pas me prononcer là-dessus. Je sais que si demain, elle cessait d’exister, cette justice, nous vivrions le chaos. Dans un Etat de droit, il n’y a qu’une constante : c’est le juge. Tout le monde, les puissances publiques comme les particuliers doivent se tourner vers le juge en cas de besoin ».