NETTALI.COM-Evadé de la prison de Mbour lors d’une mutinerie survenue en mars 2021, Mamour Guèye a été repris, en 2022, après qu’il s’est marié et devenu taximan.

Condamné en 2020 à une peine de deux ans de prison ferme pour des faits d’association de malfaiteurs et vol de bétail, Mamour Guèye avait écourté son séjour carcéral. Alors qu’il devait être libéré en novembre 2022, il n’a purgé que sept mois de sa peine. Le 5 mars 2021, il a profité d’une mutinerie à la Maison d’arrêt et de correction de Mbour, pour se faire la malle. Il s’est terré à Dakar un moment avant de rebrousser chemin vers la capitale de la Petite Côte pour se refaire une nouvelle vie.

En effet, il s’est marié et sa femme est en état de grossesse. Dans la même période, Mamou Guèye s’est payé une voiture et a commencé à travailler comme taximan. D’ailleurs, c’est à cause de cette voiture qu’il a été repéré, le 6 février dernier, alors qu’il était en train de faire la vidange dans une station-service en ville. Il a été reconnu par certains gardes de la Maison d'arrêt et de correction. Mamour Guèye a été repris et arrêté.

Attrait à la barre des flagrants délits du tribunal de Mbour, il est revenu sur le film de son évasion, rapporte EnQuête. « J'étais à l'infirmerie. J'avais une plaie au pied. Ce jour-là, j'ai entendu des cris dans la cour de la prison. Je suis sorti pour m'enquérir de la situation et j'ai vu que les prisonniers étaient en train de se battre avec les gardes pénitentiaires. La porte était grande ouverte. J'ai vu des détenus qui fuyaient, j'en ai profité pour partir », a raconté le prévenu.

Le procureur a requis une peine de deux ans de prison. Mais les avocats de la défense ont sollicité une application humanitaire de la loi. « Il avait acheté une voiture et était rentré dans la normalité. Il s'est marié et attend un enfant. Je prie Monsieur le Juge de lui faire une application extrêmement humanitaire de la loi », a demandé Maître Abdoulaye Tall qui trouve la peine requise par le procureur Djité assez sévère pour un fugitif qui commençait à revenir à la vie normale. Dans la même veine, Maître Fadel Fall a plaidé pour que le tribunal soit très indulgent à l’égard de son client. À l’en croire, « l'occasion fait le larron. Il a eu une marge très petite de réflexion. C'est un fait spontané, pas une évasion planifiée », a soutenu la robe noire.

Le délibéré est fixé au 21 février 2023.