NETTALI.COM- L’ancien représentant du président de la commission de la CEDEAO au Mali Cheaka Touré dégage des solutions pour l' Afrique de l’Ouest dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, militant notamment pour une harmonisation des stratégies.

L’Institut d’études de sécurité a organisé, ce mercredi, une conférence en ligne sur  le thème : "Impact de la présidence sénégalaise de l'Union africaine (Ua) sur les défis sécuritaires en Afrique de l'Ouest". Checkable Touré, ancien représentant du président de la commission de la CEDEAO au Mali était l’un des panélistes. Celui-ci estime que l’intervention militaire ne donne pas les résultats escomptés. D’après lui, il y a une déconnection totale de tout ce qui se fait dans la région pour lutter contre le terrorisme.

A l’en croire, tous les pays qui souffrent du terrorisme et qui sont dans le Sahel appartiennent à une région naturelle qui est l’Afrique de l’Ouest, organisée et structurée à travers la CEDEAO. « On a isolé un peu tous ces pays qui, d’ailleurs, ne sont pas totalement sahéliens. Limiter la lutte contre le terrorisme à une région artificielle qu’on appelle le Sahel amène à proposer des solutions complètement biaisées puisqu’elles déconnectent les autres pays qui ne se sentent pas sahéliens », a-t-il expliqué. Avant d’ajouter : « la lutte contre le terrorisme n’est pas un problème sahélien. Si on n’introduit pas cette lutte dans une région globale qui est l’Afrique de l’Ouest, nous n’aurons pas une solution satisfaisante et durable. Malheureusement, les stratégies de la CEDEAO ne sont même pas prises en compte dans l’ensemble des dispositifs. Cela donne un émiettement et une fragilisation des dispositifs sécuritaires au niveau national et régional », prévient-il.

Le terrorisme, poursuit-il, est en train d’encercler l’Afrique pour pouvoir contrôler les côtes qui sont le poumon économique. Il relève que les terroristes ont une stratégie supérieure à la réaction des pays africains. « Si on ne réagit pas, la situation pourrait être catastrophique. Il faut réagir avant qu’il ne soit trop tard. Il faut désorganiser ces groupes. Il faut mener des opérations de représailles et de désorganisation, créer la peur au niveau de ces groupes avant qu’ils ne s’installent. Les pays africains disposent de moyens nécessaires pour arrêter cette gangrène », dit-il.