NETTALI.Com – A trois jours de la réouverture partielle des classes, décidée lors de a réunion du conseil des ministres, des syndicalistes émettent des réserves quant au respect du quantum horaire.

Le gouvernement a décidé de la reprise des cours, pour les classes d’examen, ce 25 juin, après trois mois d’arrêt des cours, à cause de la pandémie.

Joignant l’acte à la parole, le ministre de l’Education nationale a sorti un calendrier pour les examens du Bac prévus à partir du mois d’août, soit après un mois seulement de cours. Toutefois, cette proposition ne rencontre pas l’adhésion des acteurs de l’éducation qui voudraient que l’année scolaire soit prolongée jusqu’au mois de décembre. Ce qui permettrait de respecter le quantum horaire, surtout dans le public qui avait connu des perturbations avant même la pandémie, avec les grèves des syndicalistes. “Le gouvernement a décidé de rouvrir les établissements scolaires le 25 juin 2020 et d'organiser l'ensemble des examens en août. A la vérité, opter pour cette solution, c'est tout simplement fermer les yeux sur les enseignements-apprentissages non effectués et rattraper tout un semestre en un mois. En outre, il faut calculer, dans cette fourchette de temps imparti, les rattrapages qui auront forcément lieu pour faire redémarrer la machine grippée pendant trois longs mois et aussi organiser les compositions du second semestre. Il est donc clair que les élèves vont aller aux examens sans atteindre le quantum horaire et sans assimiler correctement les contenus’’, regrettent les syndicalistes.

A en croire ces derniers, “le gouvernement veut faire sauter de classe les enfants qui sont dans l'école publique et qui sont les plus impactés, pour boucler l'organisation du Bac au plus tard en début septembre, afin de permettre à la minorité d'élèves issus de l'oligarchie du privé, un lobby puissant, niché généralement dans certains quartiers résidentiels de la capitale, qui ont des préinscriptions, de pouvoir se rendre en France au plus tard en mi-septembre et d'éviter ainsi la forclusion’’.  Ainsi, Dame Mbodj et Cie dénoncent cette décision du gouvernement qui, pour eux, “sacrifie l'avenir de centaines de milliers d'enfants dont le seul tort est d'être issus de familles pauvres. Pire, estiment-ils, cette manière de faire du gouvernement est en train de créer “une génération Covid-19 au Sénégal’’. A la place, les enseignants proposent de prolonger l'année scolaire et d'organiser les examens en décembre, pour permettre aux élèves d’écouler le quantum horaire. “En prenant cette décision lourde de conséquences pour la nation tout entière, le gouvernement vient d'asséner un coup fatal à un système éducatif déjà agonisant’’, regrette le secrétaire général national du Cusems/Authentique. En outre, les conditions de reprise des cours avec la pandémie préoccupent les enseignants. “En attendant, cap sur le jeudi 25 prochain pour voir ce qu'il en sera du respect des recommandations du protocole de sécurité sanitaire et la cohabitation entre potaches et enseignants déjà stigmatisés et victimes de tous les quolibets depuis leur fameux convoyage du terminus de Liberté 5 vers l'intérieur du pays’’, termine le communiqué.