NETTALI.COM - La polémique autour de la concession du fer de la Falémé à la sidérurgiste turque TOSYALI est ravivée par Ousmane Sonko, à l’occasion d’une conférence de presse tenue hier à Dakar.

Pourtant, il y a un peu plus de dix mois, exactement le 15 octobre 2018, pré-candidat à la présidentielle de 2019, l’architecte Pierre Goudiaby Atepa ouvrait la boite de Pandore, à travers une lettre, aux accents sankaristes, où il priait le chef de l’Etat de ne pas signer la convention avec les Turcs.

Quelques jours après, alors que Macky Sall devait parapher le lundi 22 octobre, l’attribution du fer de la Falémé à TOSYALI, dix candidats à la présidentielle du 24 février dénonçaient « un bradage des ressources minières ». Il s’agissait de : Mamadou Lamine Diallo, Boubacar Camara, Pierre Atepa Goudiaby, Serigne Mansour Sy Jamil, Bougane Gueye Dani, Moustapha Guirassy, Abdoul Mbaye, Cheikh Hadjibou Soumaré, Pape Diop, Samuel Sarr.

Comme vous l’aurez constaté, le nom de Ousmane Sonko ne figure pas sur cette liste. Ce qui nous amène à nous demander si le leader de Pastef, qui est appelé à s’expliquer sur le dossier des 94 milliards de F Cfa, n’a pas, sur le tard, allumé un contre-feu pour éviter le sujet brûlant de l’heure. Il est vrai que l’opposition doit dénoncer toute signature de contrat contraire aux intérêts du peuple sénégalais, mais l’ambition de se rendre dépositaire de l’agenda politique ne doit pas pousser à faire feu d’un bois uniquement pour se conférer une publicité.

Mais, que devient Atepa Goudiaby, dans tout ça ? « Excellence, Monsieur le Président de la République,
J’ai appris, comme nombre de mes compatriotes sénégalais, que vous alliez signer un contrat avec la société turque « TOSYALI », pour l’exploitation des mines de fer de la Falémé.  Je voudrais d’abord prendre la précaution de faire établir le bien-fondé de l’information ; si l’information n’est pas avérée, vous voudrez bien considérer mon propos comme une contribution dans l’élaboration d’une feuille de route pour la conduite du projet d’exploitation des Mines de Fer de Falémé – MFF
 », marquait-il son étonnement, dans la missive qu’il avait adressée au président de la République.

Pierre Atepa, qui voulait avoir des informations sur l’effectivité de la signature de la convention, est servi, à travers la sortie d’hier du directeur général de l’APIX, Mountaga Sy. Ce dernier a confirmé que  TOSYALI est dans les bonnes grâces de l’Etat du Sénégal. Pourquoi ne réagit-il pas dès lors ?

En réalité, l’architecte a changé de fusil d’épaule en renonçant à la « Révolution ». Théoricien d’une initiative pour l’industrialisation de l’Afrique, Pierre Atepa Goudiaby a lancé depuis le mois de  mai à Dakar le projet dénommé « La nouvelle voie de l’acier et de l’aluminium ». Il invite le président Macky Sall et ses pairs du continent à s’impliquer pour donner corps à ce projet.

« Nous avons écrit officiellement au chef de l’Etat pour l’inviter à parrainer cette initiative qui va au-delà de nous. Il faut d’abord une volonté politique. Il est temps que le privé comprenne qu’il doit prendre l’initiative. Le privé national d’abord et ensuite le privé africain. Parce que souvent les gens disent : « l’Etat ne fait pas, l’Etat ne fait pas ». Il n’y a pas que l’Etat dans la nation. Mais le secteur privé doit jouer sa partition. Nous avons pris une initiative à laquelle nous convions tout le secteur privé national et sous-régional », a déclarait l’ex-architecte-conseil du président Abdoulaye Wade.

Toutes choses qui nous amènent à nous demander si Pierre Atepa n’a pas soulevé ce lièvre pour des raisons liées à ses propres intérêts de businessman.