NETTALI.COM – Après l’accident malheureux qui s’est produit à la Maison d’Arrêt de Rebeuss, hier nuit vers 23h, faisant 2 morts et plusieurs blessés « graves », l’ASRED (Association pour le soutien et la réinsertion sociale des détenus) indexe le surpeuplement carcéral, lié aux longues détentions.

Pour l’ASRED, la bousculade meurtrière d’hier est causée par le surpeuplement carcéral, lié aux longues détentions.

En clair, dans un communiqué parcouru par netali.com, l’organisation commence par rappeler que l’accident s’est produit  « à la chambre des mineurs (chambre 11), d’une dimension égale à 6 mètres sur 5, avec plus de 60 détenus, voire 70 ».

« L’ASRED dénonce avec la dernière énergie cet incident du au surpeuplement carcéral, aux longues détentions provisoires, à l’insécurité qui règne dans cette prison ainsi qu’à la mauvaise installation de l’électricité à Rebeuss », condamne le communiqué.
« Ces détenus, selon l’ASRED, traversent des moments extrêmement difficiles, du fait de la surpopulation carcérale à Rebeuss (construite en 1929) dont la capacité d’accueil est de 600 détenus mais qui, aujourd’hui, se retrouve avec 2600 pensionnaires vivant dans des conditions très précaires, cruelles et inhumaines, dans un pays qui est cité comme une exception démocratique en Afrique de l’ouest et qui détient dans ses geôles des détenus de façon arbitraires ».
Le document souligne « que ces dures conditions de vie carcérale des détenus étaient à l’origine de la mutinerie du 20 septembre 2016 à Rebeuss et les autorités en charge de la question restent muette et font la sourde oreille ». « Le ministère de la Justice demeure le parent pauvre du gouvernement, avec un budget insuffisant et une Administration Pénitentiaire qui n’a pas de moyens de sa politique, pour mener à bien sa double mission de sécurité des détenus et la réinsertion sociale qui traduit un échec lamentable de l’Etat dans sa politique des prisons. Malgré tous les efforts consentis par la Direction de l’Administration Pénitentiaire (DAP) pour alléger la souffrance des détenus, la situation perdure, par manque de moyens », fait constater le texte.
L’ASRED, précisant que cette responsabilité incombe directement à l’Etat du Sénégal qui doit prendre toutes ses responsabilités face à cette situation d’une extrême gravité exige : la limitation immédiate des mandats de dépôts excessifs pour Rebeuss et le transfèrement de certains détenus vers d’autres prisons, pour désengorger ; la libération des déficient mentaux incarcérés à Rebeuss et dans les autres établissements pénitentiaires du Sénégal ; le retour immédiat des magistrats qui sont en vacances judiciaires, pour venir diligenter les dossiers en instance ; la fermeture et la délocalisation de Rebeuss, vu que la sécurité des détenus est menacée.