NETTALI.COM- «L’Afrique est la principale cause de son sous-développement ». C’est l’avis de l’économiste  Dr Pape Demba Thiam qui analysait à l’émission «Jury du dimanche » de Iradio les raisons du retard du développement du continent.

 Selon l’économiste, « les Africains mendient en étant assis sur des tas de richesses ». Il ajoute que « tout ce qui se fait en matière de développement industriel, fondé sur la transformation des matières premières, l’essentiel vient d’Afrique ». Or, dit-il, « la croissance qui crée l’émergence, c’est-à-dire des emplois et un pouvoir d’achat, se fait sur les chaines de valeurs ».

Poursuivant son analyse, Dr Pape Demba Thiam justifie le retard d’une part, par « notre rapport avec le monde, notre compréhension du monde, notre rapport entre nous et les autres » ; et d’autre part, avance-t-il, « nous avons toujours fonctionné comme si nous n’avions pas d’économie décisionnelle, nous n’avions pas de prise sur notre environnement et sur notre avenir. On a laissé les autres nous dicter des solutions qui les arrangeaient. C’est comme cela que nous sommes devenus des esclaves, c’est comme cela qu’on nous a colonisés et qu’on continue de nous coloniser économiquement ».

Cette situation, se désole l’économiste, « a fait qu’aujourd’hui, n’étant pas unis, nous ne sommes même pas capables de faire des sociétés intégrées et unies mais celles-ci n’existent que par une seule personne. Et cela ne fait pas des cohésions »

Justement s’agissant de cohésion, l’économiste a salué la mise en place de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlec). Toutefois, il estime que cette vision politique doit faire naître des stratégies.

« Des stratégies doivent faire naître des programmes, des programmes doivent faire naître des projets. Des projets doivent faire naître des interventions. Et tous ces éléments doivent permettre de conjuguer des compétences économiques institutionnelles, financières, commerciales qui permettront de faire en sorte que cela se réalise », déclare Dr Thiam qui considère que le fonctionnement de la Zlec dépend des capacités productives qui se développent en Afrique. Et que celles-ci puissent être échangées de manière compétitive en investissant dans les facteurs de transformation économique.

En outre, l’économiste estime qu’il faut faire en sorte  que « cette zone de libre-échange ne soit pas un véhicule pour permettre que l’Afrique absorbe de la production qui ne vienne pas du continent, de la concurrence qui soit illégale et qui tue les industries africaines ».

Pour réussir ce pari, l’invité de Jdd préconise l’abaissement des droits de douane ainsi que la simplification des procédures aux frontières avec comme objectifs d’augmenter les échanges interafricains de 15 à 25% du commerce total du continent.